La Banque mondiale plaide pour la fin des subventions contributrices aux énergies fossiles

Le nouveau patron de l’institution de Bretton Woods, Ajay Banga, estime à la fois déraisonnables et beaucoup trop nuisibles à l’environnement les subventions étatiques à la pêche, l’énergie et l’agriculture.

Dans sa volonté d’impliquer davantage son institution dans la lutte pour la préservation du climat, le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, s’est trouvé un nouveau cheval de bataille.

Il souhaite en effet un débat sur les subventions accordées par les gouvernements à travers le monde à certains secteurs clés de l’économie, comme la pêche, l’agriculture ou encore l’énergie.

« Je ne dis pas qu’il faut se débarrasser de tout cela. Je considère que certaines de ces subventions sont essentielles au contrat social entre le gouvernement et ses citoyens. Mais je ne crois pas que 1 250 milliards de dollars soient admissibles« , a-t-il déclaré lors d’un panel organisé en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de son organisation au Maroc du 9 au 15 octobre.

Sujet délicat

Cette sortie d’Ajay Banga est assimilable à un coup dans la fourmilière. Car comme il le fait remarquer lui-même dans sa déclaration, le sujet à vocation éminemment politico-social est on ne peut plus délicat.

Les subventions sous diverses formes (allègements fiscaux, prêts à faible taux d’intérêt, plafonnement des prix, etc.) font généralement partie d’une politique des États destinée à s’acheter la paix sociale et ainsi s’offrir adoucir les mécontentements de la population, notamment en période de crise.

Des secteurs de la pêche, de l’agriculture et de l’énergie sont par conséquent privilégiés, car considérés comme à forte vocation sociale. Le contrecoup de ces subventions réside dans leur conséquence néfaste sur l’environnement.

Terrain glissant

Celles accordées à l’agriculture par exemple, estimées à 500 milliards de dollars annuels contribuent selon divers observateurs à un recours excessif aux approches anti-environnementales, dont les engrais, les pesticides. Avec pour conséquence : la dégradation des sols, la déforestation, entre autres.

Le plaidoyer d’Ajay Banga est donc tout à fait recevable du point de vue climatique. D’autant qu’un récent rapport de la Banque mondiale intitulé « Detox Development : Repurposing Environmentally Harmul Subsides », révèle que les subventions bénéficient en grande partie aux riches plutôt qu’aux populations nécessiteuses.

Mais le terrain n’en reste pas moins glissant pour l’institution de Bretton Woods dont l’image reste assez écornée, notamment dans les pays dits sous-développés. Il reste à trouver un équilibre sur le sujet.

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