Le marché européen inondé de faux miels

Près de la moitié des miels importés sur le Vieux continent voient leur qualité altérée, selon une enquête de l’Office européen de la lutte antifraude. Le résultat d’une véritable ingénierie de la part des faussaires.

Du sirop de sucre à base de riz, de betterave ou encore de blé. Des additifs et autres colorants. Voilà autant de produits utilisés par des importateurs du miel au sein de l’Union européenne (UE) afin de tromper la vigilance des consommateurs.

C’est en tout cas ce qu’indiquent les données récentes d’une enquête conjointement menée par le service de recherche de la Commission européenne et de l’Office européen de la lutte antifraude (Olaf) publiée jeudi 23 mars 2023.

Elle révèle notamment que la moitié des miels expédiés en Europe depuis l’étranger sont de qualité douteuse.

Des chiffres accablants

Dans le détail, cela concerne 46% d’un échantillon de 320 miels différents analysés dans 16 États des 27 États de l’Union. Soit une hausse de 32% par rapport aux résultats d’une précédente inspection menée entre 2015 et 2017.

Cela illustre le degré de permissivité d’une Europe très dépendante de l’extérieur pour sa consommation en miel. Car si les Vingt-Sept comptent en leur sein d’importants producteurs de miel, 40% des besoins de l’UE en la matière proviennent de l’étranger. Ce qui constitue une porte ouverte à toutes sortes de manœuvres frauduleuses.

L’Olaf a ainsi identifié de nombreux pays comme point d’entrée de ces miels frelatés en circulation au sein de l’Europe. C’est le cas de la Chine dont 74% des 89 types de miels se révèlent impurs ; de la Turquie avec 14 sur 15 types de miels douteux et du Royaume-Uni qui s’illustre avec 10 échantillons sur 10 de qualité douteuse.

Appel à la vigilance

Des pays comme l’Ukraine, le Mexique et le Brésil sont également cités parmi les origines de ces miels qui affluent sur le marché européen. Avec comme objectif pour les importateurs de faire de la plus-value sur des produits altérés. Fort heureusement, cela n’a aucune incidence sur la santé des consommateurs, à en croire l’Olaf.

Mais les conséquences n’en sont pas moins considérables pour les producteurs locaux, engagés de fait dans une lutte à armes inégales avec leurs homologues étrangers. À cela s’ajoute le fait que les consommateurs se retrouvent dupés.

Autant de choses qui font dire aux organisations de défense des consommateurs que l’Europe devrait redoubler de vigilance sur le contrôle des produits importés sur son territoire.

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