À quand un nutriscore commun au sein de l’Union européenne ?

L’ébauche du système d’étiquetage nutritionnel attendue l’année écoulée pour l’ensemble de la zone euro tarde à voir le jour sous l’opposition d’un certain nombre d’États, dont l’Italie. Ce dernier y voit une méthode discriminatoire contre ses produits.

Le nutriscore, du nom de cette méthode consistant à mettre des étiquettes distinctives classées de la lettre A à E selon la couleur – du vert au rouge – à l’avant des aliments, de façon à informer le public de leur valeur nutritionnelle, peine à s’imposer en Europe.

Initialement attendue pour la fin de l’année dernière au plus tard, la proposition législative sur un logo d’étiquetage unique destiné entre autres à mettre fin au méli-mélo sur la question au sein de l’Union européenne (UE) a tout simplement été renvoyée aux calendes grecques.

La Commission européenne indiquant notamment, selon un article du quotidien Le Monde paru le 27 décembre 2022, vouloir finaliser l’étude d’impact avant toute initiative.

Levée de boucliers

C’est un doux euphémisme pour rende compte de la division en cours sur ce dossier parmi les Vingt-Sept. Tant le nutriscore a viré au fil des années, à une bataille rangée entre partisans et détracteurs de ce système pourtant encouragé par de nombreux spécialistes de la nutrition et autres experts en santé publique. D’autant que l’Europe est en proie à des maladies chroniques telles que l’obésité.

La fronde est notamment menée par l’Italie qui a un temps lancé son propre système d’étiquetage nutritionnel, en l’occurrence le NutrInform Battery. Rome reproche au nutriscore en cours d’examen par l’exécutif européen sous l’impulsion de Paris et Berlin, de causer du tort à ses produits locaux.

Dans l’impasse

En cause précisément, la méthode de calcul du score qui attribue des notes moins honorables à certains aliments du terroir, à l’instar du jambon de Parme, du fromage italien ou encore de la célébrissime pâte à tartiner appelée Nutella.

L’opposition à ce système est si forte en Italie – qui a réussi à rallier d’autres pays à sa cause – qu’elle met en scène autant des acteurs de l’industrie agroalimentaire comme Ferrero par exemple, que de modestes producteurs locaux. Une convergence de lutte qui fait intervenir un lobbying décidément très actif.

Au grand dam de la Commission européenne devenue impuissante sur la question. À tel point que nul ne saurait dire quand et surtout si l’étiquetage harmonisé sera une réalité un jour au sein de l’Union. Parallèlement, les associations des consommateurs observent cette foire d’empoigne politico-diplomatique avec inquiétude.

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