L’énergéticien australien annonce la suppression de 300 postes dans le cadre de sa transition accélérée vers les énergies renouvelables.
C’est une nouvelle qui ne devrait pas ravir les partisans du statu quo climatique. Comme le rapporte le syndicat Mining and Energy Union (MEU) cité par Reuters, AGL a décidé de la suppression de 300 afin d’accélérer sa transition énergétique.
Ce programme de transformation nécessitera des investissements estimés à près de 20 milliards de dollars australiens (environ 13 milliards de dollars américains) sur dix ans, permettant au groupe de renforcer ses capacités dans le renouvelable et le stockage. L’objectif est de remplacer, à terme, ses infrastructures au charbon vieillissantes par des solutions plus durables.
L’entreprise a récemment revu à la hausse ses objectifs de transition, s’engageant à mettre en service 6 gigawatts d’installations d’énergies renouvelables et de stockage d’ici 2030, soit une augmentation par rapport à son objectif précédent de 5 gigawatts.
Parmi les chantiers majeurs figurent 3 gigawatts de batteries supplémentaires, considérés comme essentiels par AGL pour assurer la stabilité du réseau à mesure de la sortie progressive du charbon.
Une transition énergétique qui alimente des craintes
Cette mesure, qui devrait entrer en vigueur dès décembre prochain, concerne en premier lieu les salariés des centrales à charbon de Bayswater, dans la Hunter Valley, et de Loy Yang A, dans la vallée de Latrobe, selon la déclaration rendue publique par AGL le 31 octobre.
La région de Hunter, dans la Nouvelle-Galles du Sud, est particulièrement touchée par ces bouleversements. Outre les suppressions d’emplois à la centrale de Bayswater, la région fait face à la menace de fermeture de la fonderie d’aluminium Tomago de Rio Tinto, un client majeur d’AGL qui emploie plus de 1 000 personnes.
Grahame Kelly, secrétaire général du syndicat Mining and Energy Union (MEU), n’a pas mâché ses mots, dénonçant une “gifle pour les travailleurs” à l’approche des fêtes de fin d’année et pointant la pression croissante sur les personnels confrontés à des horizons incertains
Une urgence capitale
Cette annonce est d’autant plus préoccupante qu’AGL n’exclut pas de recourir à des licenciements forcés si les objectifs de réduction d’effectifs ne sont pas atteints.
Pour AGL, qui demeure le principal acteur des émissions de carbone en Australie, la transition vers les énergies renouvelables est devenue incontournable. Même si ses rejets de CO₂ ont diminué de 29% depuis 2019, passant de 35,2 à environ 30,7 millions de tonnes en 2025, l’entreprise conserve la première place au niveau national en termes de pollution climatique.
« Alors que nous transformons notre portefeuille et connectons nos clients à un avenir durable, nous devons nous assurer que l’entreprise d’aujourd’hui reste productive et compétitive sur ce marché en évolution, tout en continuant à investir dans notre entreprise pour demain« , assure un représentant du groupe lors d’un échange relayé par Reuters.
