France : les défis de la viande végétale

De plus en plus adoptées par les firmes agroindustrielles, les alternatives à la viande animale peinent à séduire le public, notamment en France, malgré ses nombreuses promesses. En cause, son coût encore prohibitif et l’inadéquation de sa saveur avec les habitudes alimentaires.

Du poulet, des saucisses et autres viandes à base de soja, des légumineuses ou encore de céréales sont depuis quelques années plébiscitées par des industriels du secteur alimentaire un peu partout à travers le monde.

Une tendance favorisée par des considérations climatiques. Le défi de la préservation de la planète impose en effet de sortir de ce mode de surconsommation de la viande. La France de ce point de vue n’échappe pas à cette fièvre pour la promotion du tout végétal.

De nombreuses firmes présentes dans l’Hexagone proposent ainsi aux consommateurs des produits alimentaires à base de végétaux en remplacement de ceux contenant autrefois de la viande proprement dite.

L’engouement s’essouffle

Mais après des débuts à grands renforts médiatiques, force est de constater que l’engouement s’essouffle. C’est en tout cas ce que révèlent des constations de terrain, ponctuées par une étude de l’institut Xerfi citée par le journal Le Parisien. Elle témoigne d’un marché français en recul avec un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros en 2022.

À la base de cette situation figure un certain conservatisme de la part des consommateurs tricolores vis-à-vis de la viande animale. Même si leur fibre écologique est réelle, beaucoup préfèrent encore une tranche de steak bien saignant à un steak au blé.

De quoi à nouveau faire remonter de + 0,7 % la consommation de la viande en 2021 après un moment de baisse relative.

Difficile innovation

À cette situation s’ajoutent certains obstacles à franchir par ces simili-viandes afin de constituer une alternative crédible à la viande classique. C’est le cas de la question du goût encore inconvenant pour attirer le public de l’avis de plusieurs experts.

« Un frein à lever pour recruter davantage de consommateurs », admet d’ailleurs Guillaume Gachet, directeur du marketing en France de Garden Gourmet, dans les colonnes du Parisien. D’où des manœuvres de la part des industriels afin d’aboutir à des combinaisons agréables pour les papilles.

Ce qui implique bien souvent à de lourds investissements en recherche et développement. Car la filière de la transformation végétale de la viande n’en est qu’à ses débuts. Pourquoi dépenser davantage pour un produit a priori moins délicieux que ce qu’il est censé remplacer ? Le choix est vite fait.

Laisser un commentaire