Dans la région de Doba au Tchad, Kam Rigne Laossi, un jeune agronome a réussi à faire pousser de l’ananas et du cacao sur une terre aride. Grâce à la pratique de l’agroforesterie, sa ferme Nova a introduit toute une série de plantes nouvelles au Tchad : goyaves, papaye ou banane douce.
Recréer un nouvel écosystème sur un sol pauvre
Développer la culture des ananas et du cacao au Tchad, c’est l’ambition de Kam Rigne Laossi, un jeune entrepreneur vivant dans la région de Doba (sud). Malgré le climat aride local et les sols particulièrement pauvres, le jeune agronome a réussi à monter avec succès une ferme de 20 hectares qu’il a baptisée Nova Agrico. Il y pratique l’agroforesterie, une forme d’utilisation des terres qui combine sur la même surface, production agricole, élevage et pousse d’arbres ou de buissons, les arbres permettant de protéger les plantes.
Outre l’ananas et le cacao, Kam Rigne Laossi a introduit dans sa ferme des plantes qui étaient jusqu’ici peu ou pas du tout produites au niveau local. Ce sont notamment la banane-plantain, la banane douce, les goyaves, le café et toute une palette de denrées. Les animaux élevés dans la ferme produisent du fumier naturel qui enrichit les sols. Ainsi, Kam Rigne Laossi parvient à recréer un nouvel écosystème sur un sol pauvre. Dans 3 ans, les premières graines de café et de cacao pourraient être récoltées. L’ingénieur agronome voudrait produire à terme du chocolat made in Tchad.
Pour Kam Rigne Laossi, la production de ces plantes est avant tout un moyen de démontrer que de nouvelles cultures sont possibles au Tchad via l’innovation agricole. L’initiative permet déjà de faire vivre une vingtaine d’employés que le jeune agronome forme également aux pratiques de l’agroforesterie.
Quelle contribution de l’agroforesterie au changement climatique ?
L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des arbres et des cultures ou de l’élevage. Cette association arbres et agricultures présente des avantages considérables dans le domaine de la protection des sols et du climat. Elle contribue d’abord à lutter contre l’érosion, la salinisation et les inondations par la limitation du ruissellement. Elle réduit aussi la pollution des nappes par les engrais agricoles et fertilise les sols grâce à la litière formée par la chute des feuilles. La décomposition de cette litière permet par ailleurs de stabiliser les processus de recyclage de la biomasse et le cycle des nutriments. En outre, au niveau du changement climatique, l’agroforesterie contribue au stockage de carbone et réduit les émissions de gaz à effet de serre.