Pays-Bas : des fermes collectives pour lutter contre le réchauffement climatique

Des poules dans une ferme

 

Pour lutter contre le réchauffement climatique, plusieurs familles d’une commune des Pays-Bas ont mis en place une ferme collective appelée « Herenboerderij » («ferme seigneuriale»). Elle leur permet de consommer localement et de réduire le gaspillage alimentaire, qui représente 8 % des émissions totales de gaz à effet de serre.

Face au défi climatique, un modèle de fermes a vu le jour aux Pays-Bas : la «Herenboerderij» ou « ferme seigneuriale » en Français. Elle est développée par des familles de la commune de Boxtel, qui souhaitent consommer localement et réduire le gaspillage alimentaire.

Les produits de la ferme représentent 60 % de l’alimentation des familles

L’aventure a démarré en 2016 avec la construction de cette ferme à 2,6 km de Boxtel, commune d’environ 30.000 habitants dans le sud du pays. Chaque ménage a investi 2.000 euros pour acheter la vingtaine d’hectares de terre agricole autour de la ferme. C’est ainsi que des champs ont été créés et des élevages ouverts. Les exploitants ont également acheté un mobile-home vert qui sert de bureau et de cuisine pour le fermier. Aujourd’hui, la ferme compte au moins 15 vaches, 20 cochons, 250 poulets et 250 poules pondeuses. Dans un verger, poussent en outre une cinquantaine de légumes différents. Une fois par semaine, les consommateurs, également propriétaires et gestionnaires, vont s’approvisionner à bicyclette, contre une contribution de 11 euros par personne. Les produits de la ferme représentent aujourd’hui 60 % de l’alimentation des 200 familles, soit environ 500 personnes, selon Geert van der Veer, l’autoentrepreneur qui a initié ce type de fermes.

Geert van der Veer prévoit d’autres fermes

Geert van der Veer s’apprête désormais à ouvrir une deuxième ferme dans le centre du pays. Il envisage aussi la création de plusieurs centaines d’autres dans les prochaines années. L’auto-entrepreneur estime qu’avec 35.000 fermes, il serait possible de nourrir les 17 millions d’habitants des Pays-Bas en fruits, légumes et viande, en utilisant d’ailleurs moins d’un tiers de la surface non urbanisée du territoire.

« Nous sommes acculés, au pied du mur »

Les Pays-Bas sont actuellement le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, derrière les Etats-Unis. Cette agriculture intensive, l’une des principales causes du changement climatique, pourrait un jour nuire à ce pays exposé. En effet, au moins un quart des terres sont situées au-dessous du niveau de la mer. Conscient du danger qui le guette, le pays s’est mis à repenser son système de production. Le gouvernement promeut actuellement un modèle durable et a alloué une enveloppe de 135 millions pour son financement.

Pour Geert van der Veer, il urge de changer le modèle agricole des Pays-Bas. Il préconise de revenir aux bonnes vieilles méthodes avec une dose d’innovation en plus. « Nous sommes acculés, au pied du mur. On doit revenir à l’agriculture des années 1950, lorsqu’on savait encore ce qu’on faisait tout en apportant les techniques d’aujourd’hui », a-t-il souhaité.

Laisser un commentaire