Au Bénin, le coton bio permet aux femmes d’acquérir leur indépendance financière. Grâce à cette culture, elles perçoivent des revenus et participent aux dépenses de leur ménage. De plus, elles apprennent à écrire et à lire.
Principale culture de rente du Bénin, le coton représentait en 2020 environ 40% des entrées de devises du pays, 13% de son PIB et 60% du tissu industriel national. Cette culture assure également un revenu à plus d’un tiers de la population, qui s’élève à 16 millions de personnes. Avec 728.000 tonnes récoltées lors de la campagne 2020-2021, le Bénin se trouve en tête des pays producteurs de l’or blanc en Afrique.
La culture du coton largement conventionnelle au Benin
Mais la production cotonnière béninoise est en grande partie conventionnelle, en plus de beaucoup utiliser des herbicides et des intrants chimiques. Soucieux de l’état du sol ainsi que de la santé de ses paysans, le Bénin a créé dans les années 1990, l’Organisation pour la promotion de l’agriculture biologique (Obepab). Cette agence encadre et forme les agriculteurs pour la conversion de leur exploitation. Elle leur enseigne les techniques biologiques et les connaissances nécessaires à la création de leurs propres intrants biologiques.
Pour le coton bio, un compost à partir du tourteau de palme
Si l’Obepab travaille avec tous les agriculteurs, elle met un accent particulier sur les femmes de la filière. L’organisation encadre plusieurs productrices, notamment à Goussigon, un village de la commune de Djidja, et à Aklampa, dans la commune de Glazoué. Dans leurs pratiques, les agricultrices utilisent, en guise d’engrais, un compost qu’elles composent à partir du tourteau de palmiste (Tchotchokpo).
Un répulsif bio pour lutter contre les ravageurs
L’usage de ce compost évite non seulement d’employer des pesticides nocifs pour l’homme et la terre, mais également il permet de valoriser les résidus des cultures. Par ailleurs, pour lutter contre les ravageurs, les productrices se servent d’un répulsif bio et souvent recourent aux bonnes vieilles méthodes, comme les cors. Il faut noter que l’Obepab ne fait pas que promouvoir le coton bio. Elle incite aussi à se détourner de la monoculture qui ne permet pas d’optimiser les surfaces.
Indépendance financière des femmes grâce à la culture du coton bio
Ainsi, au coton, les femmes associent d’autres cultures comme le soja et l’arachide. Elles ainsi la possibilité de récolter des produits alimentaires à mettre sur la table à la maison. Et ce n’est pas tout. Les agricultrices élèvent également des animaux (poulets, cabris et pintades), qu’elles nourrissent avec les cultures. Grâce à leur production, les paysannes béninoises gagnent de l’argent et peuvent participer aux dépenses de leurs ménages : nourriture, scolarité des enfants, etc.
Les femmes apprennent à lire les chiffres afin de tenir la comptabilité
Cette indépendance financière leur donne du pouvoir et contribue à renforcer l’égalité hommes-femmes au Benin. En outre, grâce aux formations de l’Obepab, les productrices de coton apprennent à écrire, à utiliser des balances et à lire les chiffres afin de tenir la comptabilité de leurs récoltes. Elles acquièrent ainsi les connaissances nécessaires au leadership dans leur communauté.