La filière colza bas carbone se renforce en France

Un champ de colza à Gembloux, en Belgique.

 

Yara et Saipol, respectivement leaders de la production d’engrais minéraux azotés et de la transformation du colza et du tournesol, viennent de signer un accord censé promouvoir la filière colza bas carbone en France. Avec ce partenariat, les producteurs auront plus facilement recours à des solutions de fertilisation durables comme l’ammonitrate. Ils contribueront ainsi davantage à l’effort de réduction des impacts de l’agriculture sur le climat.

Réduction de 15% l’empreinte carbone

Yara France, filiale du norvégien Yara et n° 1 mondial de la production et de la commercialisation d’engrais minéraux azotés, s’allie à Saipol, filiale du groupe Avril et leader français de la transformation de graines oléagineuses pour promouvoir et soutenir la filière colza bas carbone en France. Les deux groupes ont signé, le mardi 5 avril, un contrat de collaboration triennal afin de soutenir les producteurs de colza s’engageant dans des modes de production plus durables. Ils aideront les producteurs à remplacer la solution azotée par de l’ammonitrate, moins émetteur de gaz à effet de serre (GES).

Cet engrais à base de nitrate d’ammonium permet de réduire de 15% l’empreinte carbone par rapport à une fertilisation à base de solution azotée. Le partenariat débutera dès la récolte 2022 avec le mode de calcul du bonus GES sur OleoZe. Lancé en 2020, celui-ci permet de tracer les pratiques sur l’exploitation et d’accorder des bonus à la hauteur du stockage de carbone dans le sol ainsi que des économies d’énergie en colza et tournesol. Ces graines servent à produire des biocarburants à faible empreinte carbone. Elles peuvent atteindre jusqu’à 100% de réduction de gaz à effet de serre en comparaison du gazole.

Une première étape de la collaboration

Avec leur accord, Yara France et Saipol souhaitent encourager les colzaïculteurs dans l’usage de pratiques de fertilisation plus vertueuses. Au-delà, ils veulent contribuer à l’effort de réduction des impacts de la production agricole sur le climat. Et pour cela, il faut aller plus loin. C’est pourquoi, il ne s’agit là que d’une première étape de cette collaboration.

En effet, Yara s’associera bientôt à d’autres acteurs pour la mise en marché des premiers volumes d’engrais décarbonés en Europe à horizon 2023. Le groupe pense en premier à l’entreprise suédoise Lantmännen avec laquelle, il a signé un accord commercial en janvier 2022. Cet accord concerne la fourniture par le premier au second de volume d’ammoniac décarboné, provenant d’énergies renouvelables en Europe, dont l’hydroélectricité.

De l’ammonitrate à partir d’hydrogène vert

A partir de 2023, Yara entamera également la fabrication d’ammonitrates à partir d’hydrogène vert, issu de l’électrolyse de l’eau. Pour y arriver, le leader de la production d’engrais minéraux azotés aura recours à de l’électricité éolienne, solaire ou encore à l’hydroélectricité. L’hydrogène vert remplacera l’hydrogène produit à partir du gaz naturel, à l’origine des tous les engrais azotés actuels. Ce type d’engrais constitue jusqu’à 60% de l’azote apporté sur colza dans les grands bassins de production de la culture en France.

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