Transition écologique : le Sénat souhaite une éducation à la sobriété numérique

 

Dans le cadre de l’acte 2 de sa feuille de route pour une transition numérique écologique, le Sénat va adopter une proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du digital. Le texte préconise notamment une éducation à la sobriété numérique « dès le plus jeune âge » ou dans le monde économique.

Montée en puissance de la pollution digitale

Le numérique a émis en France 15 millions de tonnes de carbone en 2019, soit 2% du total des émissions de gaz à effet de serre du pays, selon un rapport remis en juin par la mission d’information sénatoriale relative à son empreinte environnementale. Avec le nombre croissant de data centers, l’arrivée de la 5G et le développement de l’IoT, cette empreinte carbone devrait exploser d’ici 2040 et atteindre près de 7% des gaz à effet de serre émis par la France. Soit un niveau supérieur aux 4,7% actuels du secteur aérien.

Pour stopper cette croissance exponentielle de la pollution digitale, Patrick Chaize (LR, Ain), Guillaume Chevrollier (LR, Mayenne) et Jean-Michel Houllegatte (SER, Manche), respectivement président et rapporteurs de la mission d’information relative à l’empreinte environnementale du numérique créée par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, ont déposé mercredi une proposition de loi regroupant les dispositions législatives de leurs 25 propositions pour une transition numérique écologique publiées le 24 juin dernier.

Promouvoir l’écoconception logicielle

Les quatre sénateurs suggèrent l’intégration d’un module sur la question écologique dans l’apprentissage des étudiants en informatique. « Cette formation comporte une sensibilisation à l’impact environnemental du numérique ainsi qu’un volet relatif à la sobriété numérique », détaillent-ils. « Elle vérifie, pour les formations d’ingénieurs en informatique, la validation d’une attestation de compétences acquises en écoconception logicielle. », ajoutent les auteurs du texte.

Sensibiliser dès le plus jeune âge à la sobriété numérique

Autre axe des propositions sénatoriales : une sensibilisation au niveau de l’Éducation nationale, « dès le plus jeune âge ». Il s’agira de faire prendre conscience de l’impact environnemental du digital, via notamment l’éducation à la sobriété numérique. Ou dans le monde économique, procéder à la création d’un crédit d’impôt à la numérisation durable des PME, afin de contribuer à l’acquisition par les entreprises de terminaux reconditionnés.

En outre, les sénateurs souhaitent promouvoir des usages numériques écologiquement vertueux. Par exemple, en interdisant le lancement automatique des vidéos, en empêchant le développement de forfaits mobiles avec un accès aux données illimité. Ou encore en rendant obligatoire l’écoconception des sites publics et des sites des plus grandes entreprises.

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