A Coudun, près de Compiègne (Oise), le projet de méthanisation baptisé Ferti Oise permet de produire de l’engrais naturel et du gaz vert pour 3500 foyers. C’est également une source de revenus stable et supplémentaire pour les prochaines années. Depuis son installation en juin 2016, au moins 6 millions d’euros ont été investis dont 12 % financé par le Feder.
Neuvième site de méthanisation de la région Hauts-de-France, Ferti Oise se prévaut d’un système entièrement vertueux. La technique utilisée permet de contenir la prolifération des mauvaises herbes dans les parcelles, de fertiliser les cultures et surtout de stocker du carbone dans le sol tout en produisant du gaz vert pour chauffer environ 3500 foyers.
Le mécanisme mis en place à Ferti Oise
Le biométhane est fabriqué grâce à 20 000 m3 de déchets végétaux, de résidus de cultures végétaux ou de cultures intermédiaires (Cive). Le digesteur doit ingérer ces produits d’origine végétale (uniquement) et les transformer en gaz vert à raison de 250 Nm3/h. À terme, le dispositif devrait absorber jusqu’à 30 000 t par an pour produire du méthane servant à alimenter plus de foyers en chauffage, eau chaude et cuisson.
L’installation de 6 000 m3 engloutit et broie quotidiennement 50 t de déchets végétaux. Les aliments sont brassés à une température comprise entre 40 et 42 °C pendant 60 jours. Ensuite, le biogaz produit est déshydraté, désulfuré et décarbonaté avant de rejoindre les tuyaux du réseau GRDF.
Gains écologique et financier
Côté digestat, il en ressort à peu près la même quantité de matières (20 000 m3). Celles-ci sont transférées sur les parcelles de la ferme pour fertiliser les cultures. Le plus intéressant, c’est que la production se fait sans nuisance olfactive et sonore pour le voisinage puisque tout est isolé. Le projet Ferti Oise permet surtout de générer des revenus supplémentaires et de créer de l’emploi dans la région pour les 15 prochaines années.
Grâce au 9e site de méthanisation des Hauts-de-France, les exploitants agricoles deviennent leurs propres fabricants d’engrais naturel plutôt que de recourir aux produits minéraux ou chimiques. Aussi, font-ils des économies de l’ordre de 60 à 90% sur leurs achats.
Notons que les cultures peuvent profiter du C02 par le biais de la photosynthèse et s’enraciner plus fortement dans le sol, à l’abri de l’érosion. L’on observe aussi la réduction des adventices et l’enrichissement en carbone de la couche arable.