De nombreuses études ont démontré que certains régimes alimentaires ont un rôle préventif ou protecteur contre des maladies chroniques fréquentes, maladies cardio-vasculaires, cancer ou diabète. Parfois, l’alimentation peut aussi devenir elle-même un outil thérapeutique.
Certains régimes alimentaires améliorent l’état du malade
Depuis longtemps, nous savons que certains modes d’alimentation ont un rôle protecteur contre plusieurs maladies, dont le cancer et le diabète. Ainsi en va-t-il du régime de type «méditerranéen» ou de la consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour. Ce que l’on ignore, c’est que l’alimentation peut parfois devenir elle-même un outil thérapeutique. En effet, dans certaines maladies, un changement alimentaire majeur participe directement à l’amélioration de l’état du malade. C’est le cas par exemple de la diète cétogène dans l’épilepsie.
La diète cétogène, aussi appelée Keto diète, est caractérisée par une diminution marquée de la consommation de glucides (la famille des sucres) et de protéines et par une augmentation de la proportion de l’énergie qui provient des gras. Si le régime cétogène est l’alimentation traditionnelle des Inuits, des Maasaï et de tribus amérindiennes, elle a été formellement inventée dans les années 1920 pour diminuer les convulsions des enfants souffrant d’épilepsie et diminuer la quantité de médicaments qu’ils prennent.
«La diète cétogène divise par deux la fréquence des crises » d’épilepsie
Aujourd’hui encore, plusieurs CHU ont recours à la diète cétogène lorsque la maladie résiste à un ou plusieurs traitements médicamenteux. Selon le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre à l’Hôpital Robert-Debré de Paris, «Ce n’est pas une façon “bio” de traiter l’épilepsie, mais un mode de traitement réservé aux épilepsies résistantes aux médicaments». Il précise que «La diète cétogène divise par deux la fréquence des crises chez la moitié des patients et les réduit de 90 % chez un patient sur vingt », même si on ne connait pas à ce jour clairement son mode opératoire. « Des données précliniques suggèrent un effet anti-inflammatoire mais rien n’est encore démontré chez l’homme », ajoute le Pr Stéphane Auvin.
Les protéines végétales propices pour l’insuffisance rénale chronique
Le régime alimentaire peut également traiter la dénutrition dans certaines maladies telles que le cancer ou reculer la mise en dialyse pour ce qui concerne l’insuffisance rénale chronique. Dans ce dernier cas, les apports protéiques doivent être réduits. « Plus on mange de protéines, plus on fatigue les reins. Ce n’est pas grave s’ils fonctionnent bien, mais dès qu’on a une maladie rénale, les fatiguer va accélérer leur destruction. En réduisant l’apport protéique à 0,3-0,4 g/kilo/jour, on limite la formation d’urée et on ralentit cette destruction. On peut ainsi reculer de 6 à 18 mois en moyenne la mise en dialyse.», explique Pr Denis Fouque, néphrologue (CH Lyon Sud). Les protéines à privilégier sont les protéines végétales mieux tolérées par le rein. A noter : plus la maladie s’aggravera, plus il faudra aller vers un régime végétarien.