Nosopharm : pourquoi la startup suscite de l’espoir ?

Logo de Nosopharm.

Nosopharm, une startup de biotechnologie nîmoise, fait l’objet d’une attention particulière. Elle veut enrayer l’antibiorésistance, responsable de plus d’un million de décès dans le monde en 2019. La découverte d’un nouveau traitement contre le fléau mondial constitue une priorité pour l’OMS.

L’antibiorésistance, c’est-à-dire la résistance aux antibiotiques, a causé 1,27 million de décès dans le monde en 2019, soit avant la pandémie du Covid-19. Elle pourrait donc avoir fait davantage de victimes depuis la crise sanitaire avec le développement des infections nosocomiales. Elle représente donc un véritable danger pour l’espèce humaine. C’est logiquement que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la classe parmi les dix principales menaces pour la santé publique.

Les bactéries à Gram négatif principaux responsables de l’antibiorésistance

Aussi, l’institution considère comme une priorité la découverte d’un nouveau traitement. En particulier un remède avec un nouveau mode d’actions contre les agents pathogènes à Gram négatifs, responsables de 59% des décès dus à l’antibiorésistance. Parmi ces entérobactéries multirésistantes figurent Enterobacter spp, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. Alors que la recherche scientifique piétine sur ce problème de santé publique depuis plusieurs années, une entreprise française de biotechnologie annonce avoir mis au point un traitement novateur efficace.

Un antibiotique contre les bactéries multi résistantes

Il s’agit de Nosopharm, une R&D antimicrobienne fondée en 2009 à Nîmes et aujourd’hui basée à Lyon. Elle a conçu Noso-502, un candidat vaccin pour le traitement de l’antibiorésistance chez les infections nosocomiales contractées lors d’un séjour à l’hôpital. D’après une étude de toxicologie BPL publiée en juin 2022, cet antibiotique first-in-class serait très actif contre les bactéries multi résistantes, y compris les souches les plus problématiques. Nosopharm attend maintenant les autorisations nécessaires pour lancer des essais cliniques chez l’Homme.

Nosopharm a intégré la French Tech Health

Cette phase nécessite la mobilisation d’expertises scientifiques différentes ainsi que de financements conséquents. En juillet 2022 Nosopharm a confié à son nouveau conseil de surveillance la mission de signer des partenariats publics et privés stratégiques et de préparer le prochain tour de table du groupe. C’est dans ce contexte que la startup a été sélectionnée en mars 2023 pour intégrer la French Tech Health2. Ce programme de la French Tech dédiée à la healthtech vise à accompagner les entreprises à fort potentiel technologique et sanitaire. Nosopharm a été retenue dans la catégorie des innovations ciblant les maladies infectieuses émergentes.

Un plan national pour la production des antibiotiques

Grâce à cette initiative, l’entreprise pharma bénéficiera d’une grande visibilité en France et à l’étranger, d’une participation à des évènements tech dans le monde. Elle aura aussi et surtout facilement accès à des financements publics ou privés. Nosopharm pourrait également recevoir un soutien du gouvernement qui a lancé en juin un plan national des médicaments. Celui-ci mettra d’abord l’accent sur 50 produits pharmaceutiques, dont les antibiotiques. Objectif : permettre à la France de gagner sa souveraineté sanitaire. Nosopharm détiendra ainsi tous les leviers nécessaires pour lancer la dernière phase de développement de son antibiotique avant une commercialisation très attendue.

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