L’assiette qui sauvera la planète

Une récente étude scientifique recommande une refonte profonde de l’alimentation mondiale, afin de garantir l’accès à une nourriture saine pour dix milliards d’individus, sans compromettre l’équilibre écologique de la Terre.

Comment assurer une alimentation suffisante à une humanité en pleine expansion tout en limitant au maximum les effets néfastes sur l’environnement ? Cette interrogation, longtemps reléguée au rang de spéculation académique, s’impose désormais comme une priorité vitale pour la société mondiale.

Parvenir à y répondre est d’autant plus urgent que nous sommes actuellement sur la mauvaise voie, d’après les experts. Pour cause, les systèmes alimentaires mondiaux sont responsables d’environ 30% des émissions de gaz à effet de serre.

Si nous poursuivons sur cette trajectoire du « business as usual », nous risquons de franchir ce que les scientifiques appellent les « limites planétaires », c’est-à-dire ces seuils au-delà desquels l’activité humaine perturbe irrémédiablement les équilibres naturels de la Terre.

Pour cause, en dépassant ces limites planétaires, nous compromettons notre propre capacité à produire une nourriture nutritive et saine. C’est un cercle vicieux qu’il devient urgent de briser. Face à ce constat alarmant, la Commission EAT-Lancet a développé un concept innovant : le régime de santé planétaire, ou « Planetary Health Diet ».

L’alimentation, levier de santé globale

Cette approche part d’un principe simple, mais puissant : la santé des êtres humains et celle de la planète sont indissociablement liées. L’alimentation n’est pas seulement un carburant pour nos corps, c’est une médecine qui peut nous soigner ou nous rendre malades.

« Le régime de santé planétaire est véritablement une initiative ‘l’alimentation comme médecine’, car il s’attaque au cœur de ce qui nous rend malades : la nourriture que nous consommons. Et nous devons faire mieux« , expliquent les experts associés à ce projet, publié dans un rapport le vendredi 3 novembre.

« Ce n’est pas un régime de privation, c’est un régime qui peut être délicieux et donner envie », insiste Walter Willett, professeur d’épidémiologie et de nutrition à l’université Harvard, dans Le Monde, à propos de ce régime susceptible d’aider à éviter 15 millions de décès prématurés pourraient être évités chaque année.

Pour une transition sociale et environnementale

Le concept encourage une réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, tout en promouvant une plus grande variété d’aliments d’origine végétale et une diversité alimentaire accrue.

L’un de ses atouts majeurs réside dans sa capacité d’adaptation culturelle. Ce cadre peut s’ajuster aux différents pays, aux légumes et plantes locales, aux goûts variés et aux multiples traditions culinaires à travers le monde.

Le rapport EAT-Lancet insiste sur l’urgence d’une transformation profonde des systèmes de production, vers des pratiques agricoles plus résilientes telles que l’agroécologie, et sur l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire.

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