Le grand mensonge du jeûne intermittent

Des données récentes lèvent le voile sur cette méthode de privation de nourriture, dont les effets sur l’organisme seraient finalement plus limités que prévu.

Alors qu’il est vanté depuis de nombreuses années comme la panacée à presque tous les problèmes de bien-être, le jeûne intermittent ne serait finalement qu’un régime alimentaire de plus, sans grand bénéfice en dehors de quelques apports, dont la perte du poids.

Cette méthode consistant à alterner des périodes de jeûne (où l’on ne mange pas ou on réduit fortement son apport calorique) avec des périodes où l’on peut manger normalement contrairement à un régime au sens strict (qui impose des restrictions sur le type de nourriture), ne permettrait pas prolonger la durée de vie.

Elle ne serait pas non plus efficace contre les inflammations, les cancers ou certains types de maladies cardiaques, comme cela a pu être indiqué par le passé, en se fondant notamment sur des conclusions provenant d’études menées sur des souris. Comme celle réalisée en 2019 par l’Institut national sur le vieillissement (NIA).

Elle révélait en effet, comme le rappelle le Wall Street Journal (WSJ), que le jeûne intermittent aidait ces rongeurs à vivre entre 11 % et 14 % plus longtemps, même lorsque leur apport calorique n’était pas réduit. De quoi susciter des espoirs d’un tel effet concernant les humains.

Le mythe du jeûne miracle

« Les gens espéraient que c’était quelque chose de magique qui ferait des merveilles pour eux« , confie au WSJ, Krista Varady, professeure de nutrition à l’Université de l’Illinois à Chicago, qui étudie le jeûne intermittent depuis 20 ans.

Mais selon Rafael de Cabo, chercheur principal à la tête de cette étude sur les souris, cité par le quotidien américain, « ce qui est vrai pour les animaux pourrait ne pas s’appliquer aux humains ». « Tout ce qu’il (le jeûne) fait, c’est aider les gens à manger moins« , pointe encore Krista Varady.

Une étude publiée en avril dernier dans la revue Annals of Internal Medicine a ainsi montré que les adeptes du jeûne intermittent consomment en moyenne 200 à 500 calories de moins par jour, ce qui entraîne une perte de poids modeste, entre moins de 1% et 8% du poids initial, renseigne le WSJ.

Une science relativement nouvelle

Une autre étude clinique de six mois a confirmé ces résultats. Les participants au groupe « jeûne » ayant perdu environ 8% de leur poids. Mais à part une légère amélioration dans le traitement du glucose par l’organisme, aucun des bénéfices tant espérés pour la santé n’était au rendez-vous.

Pire, certaines études suggèrent que le jeûne intermittent pourrait avoir des effets indésirables sur la masse musculaire. Les pratiquants perdraient environ deux fois plus de masse maigre que de masse grasse par rapport aux groupes témoins.

Mais toutes les recherches ne concordent pas sur ce point. En cause, la relative nouveauté de la science chargée d’étudier ce type de jeûne, notamment chez les humains.

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