Alors que Coca-Cola annonce, sous l’impulsion de Donald Trump, le lancement d’une nouvelle gamme sucrée au sucre de canne plutôt qu’au sirop de maïs, les spécialistes de santé alertent sur le véritable enjeu : la surconsommation de sodas par les Américains.
Dans le cadre de son « programme d’innovation continue », Coca-Cola a décidé de lancer à l’automne une « offre fabriquée avec du sucre de canne américain » dans sa gamme de produits, sans toutefois abandonner complètement le sirop de maïs pour sa recette classique.
Il s’agit, selon le communiqué publié mardi 22 juillet par la firme agroalimentaire, d' »un ajout conçu pour compléter le solide portefeuille principal de l’entreprise et offrir plus de choix selon les occasions et les préférences ». « Une option durable pour les consommateurs », a précisé le PDG James Quincey, cité par CNN.
Derrière cette démarche du géant américain des sodas figure l’initiative « Make America Healthy Again » (Remettre l’Amérique en bonne santé) portée par le ministre de la Santé Robert F. Kennedy Jr., qui pousse les industriels à éliminer colorants artificiels, sirop de maïs et autres additifs.
Il avait ainsi qualifié le sirop de maïs à haute teneur en fructose de « formule pour rendre obèse et diabétique ». De quoi convaincre le président Donald Trump d’obtenir de Coca-Cola ce changement de formule. « Vous verrez, c’est meilleur ! », a-t-il écrit sur Truth Social.
Deux sucres, même combat contre la santé
Une déclaration paraît pourtant trop optimiste d’après les experts en nutrition. Contrairement aux idées reçues, le sucre de canne et le sirop de maïs présentent des profils nutritionnels remarquablement similaires. Ils affichent la même valeur calorique et sont traités de manière équivalente par l’organisme humain lors de l’absorption et du métabolisme.
La principale distinction réside dans leur composition moléculaire. Le saccharose, issu de la canne à sucre, se compose exactement de 50% de glucose et 50% de fructose. Le sirop de maïs à haute teneur en fructose contient quant à lui 55% de fructose, soit une légère augmentation de 5%.
Cette différence confère au sirop de maïs un pouvoir sucrant légèrement supérieur, le fructose possédant naturellement un goût plus sucré que le glucose.
L’illusion du « moins pire » qui coûte cher
Cependant, cette variation minime n’engendre pas d’impact nutritionnel significatif selon les données scientifiques actuelles. « Les deux ne sont qu’un aliment naturel réduit à rien d’autre que du sucre », explique au Wall Street Journal (WSJ), Kimber Stanhope, biologiste nutritionnelle à l’Université de Californie à Davis.
L’enjeu principal n’est donc pas de choisir entre ces deux types de sucre, mais bien de réduire globalement la consommation de sucre ajouté, quelle que soit son origine.
C’est d’autant plus crucial que les Américains consomment en moyenne 13% de leurs calories quotidiennes sous forme de sucres ajoutés, alors que les recommandations fédérales préconisent 10% maximum et l’Association américaine du cœur seulement 6%.