Une startup produit de l’électricité verte par la force des vagues

Seaturns produit de l'électricité verte grâce aux vagues.

La start-up bordelaise Seaturns a conçu un dispositif permettant de produire de l’électricité verte grâce à la force des vagues. Après plusieurs tests dans des bassins, elle entame ce mois un premier essai en mer près de Brest, en collaboration avec l’Ifremer. En cas de résultats satisfaisants, la commercialisation de ce système pourrait intervenir en 2025.

La mer occupe plus de deux tiers de la superficie de la Terre. Elle possède une ressource houlomotrice mondiale gigantesque, mais encore largement inexploitée par l’Homme pourtant en quête d’énergie décarbonée. Pour mettre en valeur le potentiel énergétique de la houle, une startup bordelaise baptisée Seaturns a conçu un dispositif innovant. Celui-ci permet de générer de l’électricité verte grâce à la puissance des vagues.

Une technologie déjà protégée par un brevet

Le système se présente sous la forme d’un gros cylindre jaune de 3,50 mètres qui oscille dans les vagues. À l’intérieur, il fonctionne comme un pendule d’eau, actionné par les mouvements des vagues dans deux chambres distinctes. Ces deux compartiments génèrent un flux d’air qui fait tourner une turbine pour produire de l’électricité verte. Seaturns a déjà fait breveter sa solution technologique financée par l’État dans le cadre de France 2030.

Le dispositif testé à Sainte-Anne du Portzic près de Brest

Plusieurs essais à échelle réduite ont déjà été menés dans des bassins à houle européens. Notamment en février 2023 dans le bassin de houle et de génie océanique du LHEEA Centrale Nantes. Un premier prototype à l’échelle 1:4 a également été testé au bassin d’essai de l’Ifremer à Plouzané. Toujours avec l’institut français, Seaturns va expérimenter son dispositif dès ce mois de novembre à Sainte-Anne du Portzic près de Brest.

Démontrer son potentiel en conditions réelles

Ce premier test en milieu marin va durer dix mois. Il permettra d’évaluer la résistance du dispositif, qui a déjà affronté avec succès la tempête Ciaran caractérisée par des vagues de trois mètres de haut et des vents à plus de 150 km/h. Pendant la période d’essai en mer, les équipes de la startup bordelaise et de l’Ifremer assureront le suivi du comportement du prototype. Objectif : démontrer son potentiel en conditions réelles face à des vagues plus irrégulières qu’en bassin.

Un démonstrateur multi-flotteurs

Ils s’attèleront concrètement à vérifier la résistance du caisson à la corrosion et son comportement en cas d’invasion des algues qui peuvent s’agripper au système et en modifier les performances. Cette expérimentation constitue une phase cruciale. Elle déterminera si la technologie est prête pour une utilisation à grande échelle. En cas de résultats positifs, Seaturns prévoit de fabriquer un démonstrateur plus grand et dans une configuration multi-flotteurs. Après cela, une commercialisation pourra être envisagée dès 2025.

Capable de produire l’équivalent d’une éolienne moyenne

Seaturns envisage à terme d’arrimer dix cylindres en mer, côte à côte, afin de générer l’équivalent de l’électricité produite par une éolienne moyenne. Une telle production pourrait alimenter une centaine de maisons en électricité verte et chauffage. L’hydrolienne constitue une opportunité pour la France, qui possède un potentiel d’énergie houlomotrice estimé à 40 TWh/an. Elle pourrait servir ailleurs dans le monde. Il faut dire que Seaturns opère sur un marché prometteur. La force des vagues devrait fournir 10% de la demande mondiale en électricité dans les années à venir.

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