La Chine vent debout contre le gaspillage alimentaire

Le pays vient de voter une loi punissant d’amende le gaspillage alimentaire, notamment dans le secteur de la restauration. Nouvelle étape de la stratégie de l’État pour réduire sa dépendance agricole vis-à-vis de l’extérieur.

En Chine, on fait désormais attention aux plats trop garnis. Y compris dans les restaurants où le client est pourtant censé commandé autant qu’il le souhaite avec son argent. Le pays a en effet décidé de se pencher sérieusement sur la problématique du gaspillage alimentaire, véritable fléau dans ce pays à plus d’un milliard d’habitants. Le parlement mis à contribution à cet effet, a voté fin avril une législation punissant de plusieurs amendes ceux qui se risquent à cette pratique surtout dans les restaurants. Les restaurateurs placés au cœur de cette nouvelle loi ont désormais le droit de mettre à l’amende les clients trop gourmands qui ne parviennent pas à finir leur plat.

Longtemps symbole d’une certaine aisance financière, les tables trop garnies sont définitivement proscrites et gare à ceux qui s’adonnent à des actes d’orgie alimentaire à travers les réseaux sociaux. La production ou la diffusion de tels contenus en ligne est punissable de 12 740 euros d’amende par les autorités. Les restaurants avides de gains et qui incitent la clientèle à commander plus qu’il n’en faut sont eux exposés à 1 274 euros d’amende. Une somme d’autant plus dissuasive qu’elle dépasse le salaire mensuel moyen du pays.

L’autosuffisance alimentaire en toile de fond

Le gaspillage alimentaire n’épargne presqu’aucun pays à travers le monde. Au-delà de son coût exorbitant chiffré à 556 milliards d’euros annuels par la FAO en 2013, ses conséquences écologiques sont non-négligeables. La production agricole contribuant grandement à la flambée des émissions de gaz à effet de serre.

Mais la mise en place de l’arsenal législatif chinois obéit également à d’autres impératifs. Elle intervient surtout dans un contexte de critiques exacerbées contre le fléau au plus haut sommet de l’État. Le président Xi Jinping fustigeait en effet le gaspillage alimentaire en août 2020 dans le sillage de la crise du Coronavirus qui a mis à nu la vulnérabilité chinoise en matière agricole. Locomotive mondiale du marché de grains, le pays dépend beaucoup de l’adversaire américain pour ses importations volumineuses chaque année. Une situation qui ne saurait perdurer dans un contexte de tension croissante entre les deux superpuissances. D’où le cri d’alarme de Xi Jinping qui avait rapidement trouvé écho auprès de la population. Des initiatives censées décourager le gaspillage alimentaire fleurissent de toute part depuis plusieurs mois dans le pays.

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