Un premier insecte s’invite dans les assiettes en Europe

L’UE a officiellement validé lundi 3 mai, la commercialisation pour une alimentation humaine des ténébrions. Une étape qui devrait ouvrir la voie à l’arrivée dans les assiettes d’autres types d’insectes. Au grand bonheur des industriels du secteur.

L’événement est inédit et marque probablement un tournant pour les producteurs d’insectes et les humains en général. Pour la première fois depuis l’entrée en vigueur en 2018 d’une législation reconnaissant les insectes comme des aliments, un de ces invertébrés vient d’être autorisé à la consommation humaine dans tous les pays membres de l’UE. L’heureux élu s’appelle le ténébrion meunier ou ténébrio. Dans quelques semaines donc, ces insectes de la famille des coléoptères réputés pour leur attirance prononcée pour les céréales seront proposés à la vente dans toute l’Europe.

Les Vingt-Sept ont en effet décidé après l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur le caractère sain de la consommation de ces insectes, d’en autoriser la commercialisation sous différentes formes. Cela va des biscuits aux pâtes alimentaires. Le ténébrion encore appelé vers de farine pourra également être consommé sous une forme grillée ou séchée.

Une victoire qui en appelle d’autres

La décision de l’UE doit encore être formalisée dans les prochaines semaines. Mais elle constitue déjà l’épilogue d’une bataille de longue haleine entamée par Agronutris. La firme française spécialisée dans la production d’insectes est en effet à l’origine de la demande d’autorisation formulée dès 2018 à l’endroit de l’UE pour la commercialisation de ténébrions, un des trois types d’insectes qu’elle produit actuellement. Grâce à l’aval de Bruxelles, l’entreprise dispose désormais d’un droit de commercialisation exclusif de ce vers de farine dans toute l’Europe pour une durée de cinq ans. C’est une véritable aubaine pour Agronutris qui va ainsi pouvoir se projeter sur un marché à séduire.

Car si des insectes sont d’ores et déjà proposés à la vente pour une consommation humaine dans l’UE – aux Pays-Bas notamment –, cela reste encore très marginal. Malgré leurs apports avérés en protéines et leur production beaucoup moins destructrice pour l’environnement, les insectes n’ont pas (encore ?) la cote auprès des consommateurs. La plus grande part de la production est pour l’instant destinée à la consommation animale. Alors que de leur exploitation pourrait dépendre la survie de l’espèce humaine qui accroît plus rapidement que ses ressources alimentaires.

Comme Agronutris, d’autres entreprises spécialisées dans la production d’insectes sont attente de l’approbation de l’UE pour la mise sur le marché de leurs produits.

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