Italie : du glyphosate toujours présent dans les assiettes

Les données d’une étude récemment menée en Italie révèlent que plus du tiers des pâtes alimentaires vendues dans le pays contiennent du glyphosate. Un nouveau scandale parmi ceux que le tristement célèbre herbicide n’a cessé d’alimenter ces dernières années.

« Jetez les pâtes ! », s’écriait le magazine italien Il Salvagente dans sa livraison de décembre 2020. Et pour cause, le risque que cet aliment dont raffolent les Italiens contienne du glyphosate est non négligeable. En effet, le journal a découvert lors d’une analyse menée au laboratoire que sept marques de pâtes alimentaires sur 20 écoulées en Italie sont fabriquées à partir de blé dur arrosé au désherbant cancérigène.

Si les blés importés sont en grande majorité mis en cause, au moins un estampillé 100% italien est épinglé par les données du magazine basé à Rome. Il est difficile de connaître la provenance de la matière première utilisée dans la fabrication des pâtes en Italie. Nombre d’industriels ne respectent pas les recommandations gouvernementales leur enjoignant de mentionner l’origine du blé utilisé sur les emballages de pâtes. La question avait d’ailleurs provoqué en 2019, le boycott du blé canadien dont dépend l’Italie pour sa consommation, mais qui contient du glyphosate à un seuil au-delà du tolérable.

La question du glyphosate, un serpent de mer

Les Italiens découvrent donc à travers cette nouvelle étude de Il Salvagente que le glyphosate n’a dans les faits jamais quitté leurs assiettes. Pouvait-il en être autrement de cet herbicide dont les dangers sur la santé sont connus et bien documentés, mais qui continue pourtant d’être utilisé un peu partout dans le monde ?  

Produit par l’entreprise américaine Monsanto et présent dans plusieurs herbicides à travers la planète, le glyphosate a la cote auprès des agriculteurs, notamment pour son efficacité à éliminer les mauvaises herbes. Problème : il est nuisible à l’environnement et à la santé humaine, au-delà d’un certain seuil d’exposition. En 2015, l’OMS indiquait notamment qu’il est susceptible de provoquer le cancer. La justice américaine reconnaitra cinq ans plus tard la responsabilité du Round Up, pesticide à base de glyphosate produite par Monsanto, dans la survenance du cancer d’un jardinier.

Depuis, l’entreprise américaine entre-temps rachetée par l’allemand Bayer a mauvaise presse. Le glyphosate lui, fait l’objet de restrictions dans de nombreux pays. Emmanuel Macron avait promis il y a bientôt quatre ans d’en interdire l’usage au plus tard en 2020. Une promesse visiblement difficile à tenir.

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