Lors de sa visite au salon de l’agriculture, Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique, a indiqué que près de 400 éleveurs laitiers bénéficient déjà des retombées du « label bas carbone ». Cette certification, qui souligne les efforts des agriculteurs pour diminuer leurs émissions de CO2, permet également de vendre des crédits carbone aux entreprises.
« Une réduction d’émission carbone de 71 000 tonnes de CO2 »
Un peu plus de six mois après son lancement, près de 400 éleveurs bénéficient déjà du « label bas carbone ». Ce sont exactement 391 éleveurs qui proposent leurs crédits carbone aux entreprises, a annoncé Elisabeth Borne lors du salon de l’agriculture dimanche 23 février. « Cela représente un potentiel de réduction d’émission carbone de 71 000 tonnes de CO2 », explique la ministre dans un communiqué. Pour un élevage de 100 bêtes labellisé et engagé à réduire de 20 % ses émissions de GES sur cinq ans, la rémunération tirée de la vente de crédits carbone avoisinerait 6 000 euros.
Grâce au « label bas carbone » l’agriculteur peut gagner de l’argent tout en diminuant ses émissions carbone. Selon Elisabeth Borne, il contribue à « inscrire l’agriculture dans un modèle plus agro-écologique et donner plus de revenu aux agriculteurs ».
Les grandes cultures très attendues dans le label
Si la démarche est désormais opérationnelle en filières d’élevage avec la méthode Carbon’Agri, l’Inrae souligne que c’est dans le secteur des grandes cultures (blé, maïs, oléoprotéagineux et betteraves) que réside un des plus forts potentiels de stockage de carbone en France, avec 290 millions de tonnes de CO2 captées annuellement. Ce secteur entend participer au projet. L’AGPB, l’AGPM, la Fop et des instituts techniques (Arvalis-Institut du végétal, Terres inovia, l’ITB et l’ARTB), ont pris l’engagement, fin 2019, d’élaborer une méthode spécifique « grandes cultures » conforme au label bas-carbone avec pour objectif de la déposer pour labellisation d’ici l’été 2020. Cette future certification veut générer 1 million de tonnes de crédits carbone aux exploitations de grandes cultures à l’horizon 2025.
D’autres projets en cours
D’autres projets devraient voir le jour, notamment dans la région Grand Est avec le CarbonThink qui vise le financement de la transition bas-carbone des exploitations de la région. En régions Pays-de-la-Loire et en Bretagne, le projet Carbocage prend forme également.