Produits bio : le secteur continue de progresser, mais des freins apparaissent

Des fruits et des légumes.

 

Après une année record en 2018 (9,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires), le secteur du bio continue de progresser en France. L’an dernier, près de 90 % des Français étaient consommateurs, même rarement, de produits bio.

L’embellie continue pour les chiffres de la consommation de produits bio. Selon le baromètre annuel Etude Spirit Insight, de nouveaux consommateurs, présents sur le marché depuis moins d’un an, sont de plus en plus nombreux.

Près de 90 % des Français ont consommé bio de temps en temps en 2019. Parmi ces personnes, 14 % déclarent en consommer tous les jours (+2 points versus 2018) et 11 % à ne jamais se tourner vers ce type de produits (-1 point versus 2018). Par ailleurs, la part des nouveaux consommateurs de produits bio (depuis moins d’un an) progresse constamment avec 16 % en 2018 et 9 % en 2017.

« Il ne faut plus opposer le bio au local ou à l’emballage »

Pour beaucoup de Français, le bio va également au-delà de la consommation d’aliments. Au moins 58 % des sondés ont indiqué avoir modifié leurs habitudes alimentaires : 59 % en évitant le gaspillage, 58 % en achetant davantage de produits frais, 56 % en respectant la saisonnalité, 54 % en privilégiant les circuits-courts et le local, 47 % en cuisinant et 45 % en réduisant l’utilisation des emballages plastiques. Aussi, 64% des personnes interrogées utilisent des produits d’entretien ménager écologiques et 34% achètent du textile biologique. « Il y a un vaste champ d’éléments et d’attentes consommateurs. Il appartient aux acteurs d’y répondre. Il ne faut plus opposer le bio au local ou à l’emballage », indique Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio.

Pourquoi choisir le bio ?

Quant aux motivations des Français pour les produits bio, elles restent globalement les mêmes. La santé arrive en tête des raisons invoquées par les consommateurs réguliers (59 %), notamment les plus de 50 ans. Suivent la qualité des produits (51 %) la préservation de l’environnement (45 %), une meilleure distribution des produits (34 %), le bien-être animal (34 %) et des préoccupations éthiques et/ou sociales (31 %). « On assiste à un développement régulier et sur toutes les tranches d’âge. Le bio est au cœur des changements alimentaires », se réjouit Florent Guhl.

Des interrogations légitimes sur le bio

Cependant, il existe encore des freins à la consommation de produits bio. Il s’agit surtout du prix et des doutes sur la transparence et les contrôles. « Les consommateurs s’interrogent sur la légitimité de l’arrivée des grands groupes sur le bio. Mais également sur les autres démarches qui émergent, notamment le sans pesticides, qui peuvent créer de la confusion. Et aussi sur la question des contrôles », détaille Philippe Henry, président de l’Agence Bio.

Pour aider à lever ces obstacles, l’Agence a créé un groupe de travail, composé de membres de l’Agence et des distributeurs (FCD, FCA et Synadis), afin de réfléchir autour de thèmes tels que les filières, la transparence sur les prix et la rémunération des producteurs, le commerce équitable, etc. Une première réunion a eu lieu en janvier 2020.

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