Pollution industrielle : Lancement de la phase d’expérimentation du procédé DMX de captage de CO2

Une usine rejetant de la fumée de CO2 dans l'air

 

Après une décennie de recherches, le procédé DMX de captage du dioxyde de carbone (CO2) a été lancé le mardi 28 mai dernier. Développé par l’IFP Energies nouvelles, ce procédé vise la limitation de la consommation d’énergie grâce à un solvant innovant. Il sera d’abord soumis à une phase d’expérimentation avant son déploiement industriel.

Le procédé DMX de captage du dioxyde de carbone (CO2) a enfin vu le jour après dix ans de recherche dans les laboratoires de l’IFP Energies nouvelles (IFPEN). Le 28 mai, onze acteurs européens ont donné le coup d’envoi pour le tester sur les hauts fourneaux d’ArcelorMittal à Dunkerque. Selon Florence Delprat-Jannaud, responsable du programme captage et stockage du CO2 à l’IFPEN, « C’est la dernière étape de démonstration à grande échelle avant le déploiement industriel ».

Réduire les coûts de production en même temps que les émissions de CO2

DMX doit réduire la consommation d’énergie nécessaire au captage du CO2, de l’ordre de 30% à 40%. Pour se faire, le procédé s’en remet à un solvant dit démixant. « Les procédés classiques utilisent un solvant à une seule phase qui capte le CO2. Avec DMX, nous utilisons un solvant à deux phases. En concentrant le CO2 dans une des deux phases, nous réduisons le volume à traiter lors de la régénération du solvant qui est une étape gourmande en énergie. », explique Mme Delprat-Jannaud.

Le plus grand avantage c’est que cette étape peut représenter jusqu’à 70% des coûts de toute la chaîne de captage qui inclut également le transport et le stockage. « Le projet 3D (DMX Demonstration in Dunkirk) nous permettra de confirmer les coûts que nous visons : entre 30€ et 40€ la tonne de CO2 capté en fonction de la composition des fumées en entrée. », garantit la responsable du programme.

Traiter plus d’1,5 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2025

Mme Delprat-Jannaud précise qu’après un passage dans des cuves remplies de solvant, le CO2 est absorbé et restitué avec une pureté de 99,7%, en plus de sortir avec une pression de 6 bars, supérieure à celles des procédés classiques. Dans un premier temps, le projet vise à capter environ 4000 tonnes de dioxyde de carbone par an, mais d’ici à 2025, il passera à plus d’1,5 millions de tonnes. Le CO2 transformé en molécule sera ensuite transporté et stocké dans le sous-sol en mer du Nord, sous forme gazeuse ou forme liquide, voire dans un état supercritique

Le projet 3D a été financement à hauteur de 19,2 millions d’euros. Les trois quarts de ce budget proviennent des subventions européennes. Le reste est fourni par plusieurs partenaires européens, dont Total et Axens.

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