Le champion danois de l’éolien bénéficie d’un regain d’intérêt inattendu, illustré par la solide progression de son cours en Bourse. Une dynamique qui fait figure de pied de nez à la politique hostile aux énergies vertes menée par l’administration Trump aux États-Unis, son principal débouché commercial.
Le 17 décembre, Vestas annonçait avoir décroché une commande de 828 MW auprès de la société brésilienne Casa dos Ventos pour équiper le futur complexe éolien Dom Inocêncio dans le Piauí.
Si ce projet, évalué à plus de 850 millions de dollars, constitue, comme le souligne le champion de l’énergie éolienne, son premier mouvement d’ampleur sur le marché brésilien depuis 2023, il n’est que le dernier signe d’un alignement des planètes en faveur du groupe danois.
En effet, Vestas confirmait déjà la veille, trois contrats totalisant 277 MW pour le développeur OX2 AB. Porté par un favorable, l’entreprise présente dans plus de 88 pays, voit désormais son action s’envoler à +74%.
Cette envolée boursière en fait l’un des grands gagnants des marchés européens et la meilleure performance de l’indice OMX Copenhagen 25, devant même le poids lourd pharmaceutique Novo Nordisk, selon Bloomberg.
Un rebond spectaculaire porté par l’IA et l’énergie
« Vestas abordera 2026 dans sa meilleure forme depuis des années », pronostique même les analystes de Bloomberg Intelligence Rob Barnett et Alessio Mastrandrea, mettant en avant « une croissance soutenue par un soutien politique plus clair, une demande d’énergie liée à l’intelligence artificielle et des objectifs de sécurité énergétique ».
Cette ascension s’appuie sur une demande massive d’électricité alimentée par le boom de l’IA et l’essor des data centers, qui font exploser les besoins en énergie, y compris issue de sources renouvelables.
L’année s’annonçait pourtant désastreuse pour la société comme pour ses pairs du secteur des énergies propres, avec le retour au pouvoir aux États-Unis de Donald Trump, dont l’hostilité aux enjeux climatiques ne fait plus débat.
Le président américain a ainsi très rapidement intensifié son offensive contre les projets éoliens, en multipliant les freins réglementaires et en suspendant l’octroi de nouvelles licences pour le développement de parcs en mer sur le territoire fédéral.
Coup de boost de la justice américaine
Pour l’ensemble de la filière, ces mesures ont eu l’effet d’un coup de massue. À l’instar d’Ørsted, autre poids lourd danois de l’éolien, qui a enregistré une perte nette de 1,7 milliard de couronnes (environ 261,8 millions de dollars) au troisième trimestre, un renversement spectaculaire après un bénéfice de 5,17 milliards un an plus tôt.
Pour Vestas, toutefois, l’impact s’est révélé moins sévère que redouté. S’y ajoute l’invalidation récente, par la justice américaine, après l’offensive de 17 États, du décret présidentiel suspendant baux et permis pour les projets éoliens sur les terres et eaux fédérales, ce qui a contribué à redonner des couleurs à l’ensemble du secteur.
Pour des analystes comme Jacob Pedersen, de Sydbank, interrogé par Bloomberg, le titre ne reflète plus un scénario catastrophe, mais celui d’une entreprise « en croissance avec une rentabilité solide ». Mieux, sur les 36 maisons de recherche suivies par le média américain, 21 recommandent désormais d’acheter l’action Vestas, signe d’un consensus redevenu clairement positif.
