Très peu d’intérêts ont été manifestés pour l’exploitation de parcs éoliens offshore de cette vaste baie située sur la côte est des États-Unis.
Les projets d’éoliens en mer ne semblent pas avoir la cote aux États-Unis en ce moment. En témoigne l’échec noté lors de l’attribution de celui prévu dans le Golfe du Maine, mardi 29 octobre 2024. Comme le rappel Reuters, l’appel d’offres organisé pour la circonstance n’a pas attiré les foules.
Avec seulement quatre zones prises sur les huit proposées à la vente par le gouvernement fédéral des États-Unis. De quoi générer 21,9 millions de dollars, selon les chiffres de l’agence de presse britannique.
À en croire le Bureau américain de la gestion de l’énergie océanique, seules deux entreprises – en l’occurrence Avangrid et Invenergy – se sont manifestées sur les 14 qualifiées au départ. Avangrid, anciennement Iberdrola USA, spécialiste de la production et la distribution d’électricité dans l’État de New York entre autres est sortie gagnante.
Plus révélateur du désintérêt vis-à-vis de cette procédure, les enchères se sont arrêtées après un seul tour. Un cas inédit dans l’histoire récente du secteur. Cela contraste fortement avec la situation lors des enchères précédentes.
Une débâcle qui interroge
Notamment celles de 2022 concernant des zones similaires au large de New York et du New Jersey marquées alors par 4,4 milliards de dollars de revenus.
« Je ne m’attendais pas à ce que ça se reproduise, mais je suis surpris que ça ne dure qu’un tour« , a réagi Stephen Maldonado, analyste du secteur de l’énergie en Amérique du Nord pour le cabinet de recherche énergétique Wood Mackenzie, dans des propos rapportés par Reuters.
Alors que certains s’interrogent sur les raisons éventuelles de cette débâcle, quelques pistes émergent. Selon Reuters, cela s’inscrit dans une année noire pour l’industrie éolienne offshore américaine marquée par des annulations de projets, des enchères avortées et même des accidents.
Les analystes pointent à cet effet plusieurs facteurs explicatifs, dont les défis technologiques posés par les éoliennes flottantes nécessaires dans les eaux profondes du Golfe du Maine, l’inflation des coûts, les difficultés d’approvisionnement.
Avangrid plutôt enthousiaste
« Je suis curieux de savoir dans quelle mesure le calendrier des élections a influencé la réflexion des soumissionnaires« , a de son côté affirmé Stephen Maldonado, évoquant la concomitance de la présidentielle américaine du 5 novembre avec la présente vente aux enchères.
Une proximité pas banale étant donné que le candidat républicain Donald Trump a promis de mettre fin aux projets éoliens offshore s’il remporte le scrutin face à son adversaire, la vice-présidente Kamala Harris.
Pour autant, Avangrid ne semble pas s’inquiéter outre-mesure de cette sombre perspective. « Sécuriser ces zones de bail offre une opportunité unique de faire progresser notre activité en forte croissance à une valeur significative », a déclaré le directeur général Pedro Azagra, cité par Reuters.