Une récente étude révèle la présence de microplastiques dans des bouteilles de boissons gazeuses, dont le Coca-Cola et le Schweppes.
Des sodas contaminés. Telle est la découverte choc faite par l’association Agir pour l’Environnement, active dans la lutte pour la préservation de la planète, en procédant à l’examen de deux des plus célèbres boissons de la planète : Coca-Cola et Schweppes.
L’organisation a ainsi découvert, dans chaque bouteille – 1 litre pour le Coca et 1,5 litre pour Schweppes – des quantités étonnantes de microplastiques, terme utilisé pour désigner des fragments de matière de très petite taille, provenant de la dégradation des objets en plastique sous l’effet du temps, de l’usure et du rayonnement UV entre autres.
On les retrouve partout, dans les eaux, les sols, l’atmosphère ou encore la chaîne alimentaire, avec des conséquences sur la santé humaine préoccupantes. Même l’environnement n’est pas épargné par les impacts de la prolifération de ces minuscules corps.
Une pollution d’ampleur
Alors que seuls le polyéthylène (PE), utilisé majoritairement dans les bouchons, et le polyéthylène téréphtalate (PET), constituant la bouteille, sont déclarés par les industriels agroalimentaires, les analyses scientifiques d’Agir pour l’Environnement, en ont révélé bien plus.
Il s’agit du polychlorure de vinyle (PVC), du polyamide (PA), du polypropylène (PP) et polyuréthane (PU). « Il nous a paru étonnant d’identifier six polymères différents alors que les fabricants n’en déclarent que deux en contact avec la boisson« , a déclaré l’association, scandalisée, dans des propos rapportés par le site d’information Reporterre.
Pire, la quantité de ces fragments de plastique augmentait à chaque ouverture de la bouteille. Après seulement une vingtaine de décapsulages, les taux relevés se sont avérés sidérants : 93 microparticules par litre de Schweppes et 46 pour le Coca.
Pour une priorité de santé publique
Cela représente une pollution invisible et insoupçonnée ingérée à chaque gorgée. Mais ce n’est pas tout. Des nanoparticules encore plus petites que les microparticules susceptibles de pénétrer plus facilement l’organisme, ont également été mises en évidence.
Contactés, les deux groupes nient tout problème, préférant mettre en avant le respect de normes strictes, sans reconnaître l’origine possible des microplastiques découverts. Or, la présence de ces plastiques ne peut être que la conséquence directe des matériaux impliqués dans les emballages.
« Le phénomène n’étant pas réglementé, même s’il est avéré scientifiquement, les autorités françaises doivent se saisir du sujet et en faire une priorité de santé publique et de protection de l’environnement », plaide Agir pour l’Environnement.