Alimentation : une agriculture durable rapporterait gros

Une agriculture durable permettrait d’économiser près de 10 000 milliards de dollars par an dans le monde, selon un rapport publié fin janvier par la Food System Economics Commission (FSEC). En plus des bénéfices sur l’environnement, elle aiderait aussi à réduire les inégalités et les maladies. Les auteurs de l’étude ont suggéré des leviers pour transformer durablement nos systèmes alimentaires.

Le système agricole actuel (production, commercialisation et consommation des aliments) demeure largement problématique pour notre société et notre planète. En effet, il est responsable de la disparition de 6 millions d’hectares de forêt chaque année. En plus de représenter un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Sans oublier les problèmes de santé (diabète, hypertension, cancer, l’obésité) et les inégalités dans le monde.

Une agriculture durable permettrait d’économiser 12% du PIB mondial

Ce système de production ferait perdre par an 15 000 milliards de dollars au monde, d’après la Food System Economics Commission (FSEC), qui a publié un rapport sur le sujet le 29 janvier. L’organisme académique indépendant avertit que la poursuite des tendances actuelles aggraverait le réchauffement climatique ainsi que l’insécurité alimentaire dans certaines régions du monde. Par contre, la transition écologique de l’agriculture résoudrait les problèmes. Aussi, permettrait-elle d’atténuer une grande partie des coûts et d’économiser jusqu’à 10 000 milliards de dollars annuellement. Ce qui correspond à 12% du PIB mondial.

Il faudra commencer par réduire notre consommation de viande

En outre, l’agriculture deviendrait un puits de carbone net, qui absorberait jusqu’à 5 milliards de tonnes de CO2 par an. Par ailleurs, il y aura des bénéfices sur la biodiversité et sur la santé des agriculteurs, grâce à la réduction de l’usage des pesticides. Mais comment s’y prendre concrètement pour obtenir ces résultats ? La FSEC nous invite d’abord à réduire notre consommation de viande et de produits d’origine animale. L’élevage ayant le plus grand impact sur le climat en matière de production alimentaire.

Mais aussi couper les subventions aux productions agricoles polluantes

L’institution recommande d’augmenter plutôt notre consommation de céréales, de légumineuses, de fruits et légumes. Des aliments plus durables et sains. Ce rééquilibrage contribuerait à une meilleure santé dans le monde. La FSEC conseille en outre d’accompagner financièrement et techniquement les paysans afin de développer des modèles agricoles écologiques. Parallèlement, les gouvernements devraient songer à diminuer drastiquement les subventions accordées aux systèmes polluants. Aussi, ils devraient taxer davantage les grands industriels et redistribuer cet argent aux agriculteurs vertueux.

C’est la volonté politique qui manque le plus

Enfin, la FSEC appelle à créer des filets de sécurité économiques en faveur des populations les moins favorisées afin qu’elle puisse se nourrir correctement et de manière saine. Selon l’organisme, toutes ces mesures sont faciles à mettre en place car ne nécessitant pas de moyens financiers et techniques colossaux. Malheureusement, il y aurait un manque réel de volonté politique. Ou plutôt une entrave dans l’action publique. Les lobbies agro-industriels exerceraient une pression énorme sur les dirigeants pour maintenir leur modèle problématique.

Appel à la mobilisation générale pour une agriculture durable

Ces géants feraient tout leur possible pour déplacer le débat sur la transition agricole et retarder les réglementations pouvant affecter leurs activités. Pour contrer ces puissants groupes, la FSEC appelle à une mobilisation constante des élus, des consommateurs, des acteurs du monde associatif et des médias. Ces derniers sont invités à mieux valoriser la littérature scientifique sur la transition écologique de l’agriculture. Les connaissances sur le sujet abonderaient et n’attendraient qu’à être diffusées.

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