Panneaux solaires : Tokyo veut les imposer sur les toits dès 2025

La ville de Tokyo.

 

Tokyo, la capitale du Japon, souhaite imposer les panneaux solaires sur ses nouvelles maisons dès 2025. Cette mesure vise à réduire de moitié les émissions de carbone de la ville. Elle devrait également permettre aux particuliers de faire des économies.

Tokyo, la plus grande métropole du monde avec 14 millions d’habitants, accroit ses efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici à quelques années. En effet, la ville a adopté, le jeudi 15 décembre 2022, un ensemble de réglementations visant à imposer l’installation de panneaux solaires sur les toits de ses futurs bâtiments. Cette mesure s’applique à une cinquantaine d’entreprises de construction. A partir d’avril 2025, celles-ci devront systématiquement poser des panneaux solaires sur les nouvelles maisons dont la surface s’étend jusqu’à 2 000 m2.

Contribuer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone

Cette décision pourrait bien à l’avenir changer le paysage de Tokyo, où seulement 4 % des immeubles avec toits adaptés possèdent des panneaux solaires. Elle devrait surtout contribuer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone du cinquième émetteur mondial. Au niveau national, le Japon souhaite baisser de 50 % ces émissions d’ici 2050, par rapport aux niveaux enregistrés en 2000. Pour se faire, le pays a récemment relevé ses objectifs de production d’énergie renouvelable. Il a fait passer de 24 à 38 % la part que devrait prendre cette ressource dans son mix énergétique en 2030.

Des économies d’énergie et d’argent

Tokyo dit avoir pris la décision d’imposer les panneaux solaires sur les toits en réponse aux crises climatique et énergétique mondiales actuelles. Aussi voudrait-il mettre fin à la forte dépendance aux énergies fossiles depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima et la mise à l’arrêt consécutive des réacteurs nucléaires. Outre les bénéfices sur l’environnement, la ville de Tokyo met en avant les économies d’argent. En effet, les particuliers peuvent récupéré les 980 000 yens (7 200 dollars) que coûte l’installation de 4 kW en environ six. Principalement grâce aux recettes générées par les ventes d’électricité et aux économies sur les factures de services publics.

800 millions d’euros pour concrétiser cette ambition

Cependant, l’installation de panneaux solaires devrait augmenter le coût de construction des maisons de près de 7 000 dollars. Une hausse qui risque d’affecter le prix des logements. Mais Tokyo précise qu’il va aider les acheteurs de maisons à payer ce surcoût. Il a prévu pour cela de débloquer 116,2 milliards de yens pour concrétiser cette ambition. Pour les entreprises, qui ne respectent pas les règles, la ville ne prévoit aucune sanction à leur encontre. Elle va simplement publier leurs noms, en vertu du principe du Name and Shame, et au besoin leur donner des conseils.

Opposition du plus important parti politique du Japon

Les nouvelles règles édictées par Tokyo doivent encore être approuvées par le gouvernement local de la capitale japonaise. Le projet de loi a été approuvé par une coalition menée par le Tomin First no Kai, le parti centriste majoritaire au niveau local. C’est le parti dont est issu la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike. En revanche, le Parti libéral démocrate, de droite et plus importante formation politique du Japon, a exprimé son opposition à cette réglementation. Il estime que la population ne saurait la comprendre et l’accepter.

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