« Into The Rewild » : un documentaire instructif sur le concept de réensauvagement

Un chévreuil dans un parc aux Etats Unis.

 

Grâce au confinement, qui dure depuis deux mois, la nature a partiellement repris ses droits dans de nombreuses zones, dont des villes. Ce phénomène extraordinaire met parfaitement en relief le concept de réensauvagement, ou rewilding en anglais. Dans une série documentaire intitulée « Into the rewild », le réalisateur Arnaud Hiltzer décrypte justement cette pratique peu connue en France.

Pendant le confinement, l’on a pu apercevoir des chèvres sauvages dans les rues d’une station balnéaire du Pays de Galles ou des canards se promenant tranquillement en plein cœur de Paris. Ce phénomène témoigne de la formidable capacité de résilience de la nature à l’issue de deux mois seulement d’arrêt total de l’activité humaine. De quoi nous convaincre de l’importance du réensauvagement ou l’art de préserver dans la nature ce que l’homme n’a pas encore altéré.

Au cœur de la réserve de vie sauvage de l’ASPAS, dans le Vercors

Le réalisateur Arnaud Hiltzer explore cette possibilité à travers sa série documentaire « Into the rewild ». Avec sa caméra embarquée, cet ancien associé de Yann Arthus Bertrand à la fondation GoodPlanet, emmène le spectateur au cœur de la réserve de vie sauvage de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), dans le Vercors. Un premier reportage disponible gratuitement sur la chaîne Youtube d’Hello Emotion.

Accompagné de Clément Roche, responsable de la zone, et des naturalistes Béatrice et Gilbert Cochet, Arnaud Hiltzer arpente les forêts luxuriantes du Vercors pour décrypter le concept de réensauvagement et montrer ses nombreuses vertus positives. Le réalisateur emmène également le spectateur à Oxford, afin d’échanger avec le journaliste britannique du Guardian George Monbiot, figure incontournable du mouvement écologiste britannique.

Soigner la nature et la laisser évoluer  

Selon Gilbert Cochet, « Le réensauvagement, c’est le retour à la nature qui existait avant que les hommes l’abiment. Donc on la restaure, on la soigne, on va la laisser évoluer elle-même. On la laisse tranquille ». Béatrice Cochet donne plus de détails : « Soit c’est un espace bien conservé, auquel cas il suffit de ne rien faire et laisser la nature s’exprimer sans l’intervention de l’Homme. Soit c’est un espace qui a été relativement abîmé, dans lequel il manque certaines composantes. Dans ce cas-là, il y a deux possibilités. Soit les composantes reviennent toutes seules et nous ne faisons rien, soit il faut redonner un petit coup de pouce pour que ces composantes reviennent, et envisager une réintroduction d’espèces notamment ».

Sur le site du Grand Barry (130 hectares de montagne entre le Vercors et les Baronnies), l’on a interdit la chasse, la pêche, la coupe de bois et l’agriculture. Résultat : les animaux peuplent à nouveau le site : les sangliers, chevreuils, renards, belettes et biches. Preuve qu’en laissant la nature faire, elle n’a de cesse de s’épanouir.

Une initiative pour reconnecter l’Homme à son environnement  

Si le documentaire se concentre sur cette réserve du Grand Barry, l’ASPAS a également fait l’acquisition de deux autres espaces similaires en France. La réserve des Deux Lacs, dans la Drôme et la réserve du Trégor, dans les Côtes-d’Armor.

Avec sa très instructive série documentaire, « Into the rewild », Arnaud Hiltzer souhaite contribuer à la connaissance et à la mise en valeurs de solutions pour préserver l’environnement. Une étape essentielle pour reconnecter l’Homme à la nature, ce dont il a cruellement besoin en ce moment.

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