De plus en plus de producteurs de fruits et légumes testent une nouvelle méthode dénommée « zéro résidu de pesticides » dont les tarifs se trouvent à cheval entre ceux des cultures conventionnelle et bio. Cette voie serait tellement bonne et avantageuse que les grands groupes alimentaires envisagent bientôt l’adopter. C’est le cas de Bonduelle, qui a fait l’annonce lors du salon de l’agriculture.
Une nouvelle voie aux côtés des produits conventionnels et bio
A côté des produits conventionnels cultivés sous serres et les aliments bio, il y a une troisième voie de plus en plus empruntée par les producteurs et prisée des consommateurs. Il s’agit de la méthode « zéro résidu de pesticides ». Côté tarif, les prix des fruits et légumes issus du « zéro résidu de pesticides » se situent entre ceux des produits sous serre, pourtant très bon marché, et ceux des aliments bio.
L’aventure « zéro résidu de pesticides » a commencé en fin 2017 avec seulement sept entreprises. Un an après, huit enseignes avaient adopté cette méthode et d’autres grands groupes se signalent. Tel est le cas de Bonduelle, le géant mondial de légumes en conserve, qui a annoncé sa conversion au « zéro résidu de pesticides » lors du récent salon de l’agriculture de Paris. Cette année, le groupe prévoit même de lancer trois variétés de salades en sachet et une de maïs sans résidu. Son directeur général, Guillaume Debrosse a indiqué que « C’est une transformation holistique de l’ensemble du groupe » qui sera bientôt impulsée. Il ajoute que le sans résidu permet de diversifier les produits centrés sur la santé du consommateur, à côté du bio générique.
Avant Bonduelle, le groupe breton Saveol, pionnier des serres à insectes, s’était déjà lancé dans l’aventure « zéro résidu de pesticides » en février 2018 avec d’autres industries locales telles que Solarenn et Prince de Bretagne.
Une défiance des consommateurs vis-à-vis des conditions de production
Si la nouvelle méthode de production fait tant recette c’est grâce à la promesse d’une absence de tout résidu de substances actives dans les légumes et fruits. Aucune substance nocive ou interdite n’entrerait dans la culture des produits qui sont d’ailleurs certifiés par les organismes de contrôles que sont Cofrac et Kiwa. Chaque parcelle de culture est en effet testée au moins deux fois par le laboratoire. Avant les récoltes, puis à l’expédition, les fruits sont aussi analysés pour déterminer leur conformité aux normes en vigueur.
Toutefois, certains consommateurs commencent à se méfier des conditions de production. La faute à un rapport de Générations Futures publié en 2018. Cette étude révèle que 2,7% des échantillons de fruits analysés par la DGCCRF présentaient des taux de pesticides supérieurs aux limites autorisées par l’Union européenne. Pourtant les producteurs du label parlaient d’une limite de 0,00001 g par kilo, ce qui était bien en deçà de la norme.
Des discussions sont prévues ce mois-ci pour faire la lumière sur ces révélations.