Dès la rentrée, les enfants des crèches municipales de Limoges ne déjeuneront plus dans les plateaux en plastiques, mais dans des assiettes-plateaux en porcelaine. La ville, labellisée Santé citoyenne, a décidé de lutter contre les perturbateurs endocriniens, associés notamment au risque de cancer.
Exit le plastique et sa mélanine
Limoges, labellisée Santé citoyenne, a décidé de bannir les perturbateurs endocriniens de ses crèches en abandonnant les plateaux en plastique pour les assiettes-plateaux en porcelaine. « Lutter contre les perturbateurs endocriniens, si néfastes pour la santé, s’imposait à nous », a indiqué à un correspondant de l’AFP Nadine Rivet, adjointe au maire chargée de la petite enfance à Limoges. Grâce à ces plateaux « on peut faire réchauffer la nourriture autant qu’on veut, sans risque », ajoute Mme Rivet. En effet, les substances chimiques présentes dans les plastiques comme la mélanine des plateaux-repas sont accusées d’interférer avec le système endocrinien.
« Il n’y a aucun risque de casse »
Pour l’élue, il était surtout hors « hors de question de choisir autre chose que de la porcelaine de Limoges pour les remplacer ». Et pour ceux qui craignent les accidents, Nadine Rivet rassure : « Contrairement à ce que l’on pense, la porcelaine, c’est du solide. Il n’y a aucun risque de casse », les plateaux en porcelaine étant constitués de matériaux inertes. Mieux vaut quand m^me prévoir une assurance SFAM ou GAN… Ils ont été confectionnés par des sociétés locales (société Imerys, Cerinov et les Porcelaines de la Fabrique), pensés et dessinés par des étudiants en BTS. Les enfants peuvent y observer une vache, un cochon, un lapin et un mouton, pendant qu’ils dégustent leurs plats. Un procédé spécial a été mis en place pour alléger le plateau, tout en gardant sa solidité. Il ne pèse donc plus que 640 grammes pour un coût unitaire de 15 euros.
La distribution a débuté officiellement jeudi 29 août dans les douze crèches de la ville, qui accueillent chaque année 1000 enfants. Au moins 500 assiettes en porcelaine ont été remises aux tout-petits. « On est ravi que des crèches municipales s’engagent dans ce type de démarche, d’autant que cela s’inscrit dans un ensemble », a témoigné Vincent Bordes, papa d’une petite fille.
Des mesures supplémentaires prises
Pour bien faire les choses, les cuisiniers ont ainsi été formés à réduire la teneur en sel des repas des crèches et des écoles (- 33 % chez les 3-6 ans), en graisses et sucres. Aussi, les biberons en plastique ont été remisés et les enfants seront désormais lavés à l’eau (avec du savon uniquement en cas de selles). Des nettoyeurs vapeur ont en outre remplacé les produits ménagers. Enfin, une centaine d’arbres allergènes ont été coupés dans les cours des crèches et écoles.