Publié le 8 août dernier, le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est une condamnation de l’agriculture industrielle, de même que conventionnelle. Au contraire, il préconise l’agroécologie et l’agroforesterie qui permettent de stocker le carbone et ainsi de préserver notre santé et celle de la planète.
Le rapport spécial du Giec publié le 8 août conduit raisonnablement à boycotter l’agriculture industrielle, qui serait très dévastatrice pour la planète et notre santé. Le texte de 1200 pages montre à quel point les terres subissent une pression insoutenable du fait de la déforestation, de l’agriculture industrielle, de l’élevage etc.
Les activités humaines affectent plus de 70 % des terres (hors glaciers) et un quart d’entre elles sont déjà dégradées. L’agriculture génère à elle seule 80% de la déforestation. Le reste venant de l’élevage industriel et de la culture du soja pour l’alimentation animale. Les experts ont aussi établi que l’agriculture, la production alimentaire et la déforestation produisent environ 23 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.
Privilégier les méthodes qui stockent du carbone et préservent les terres
Selon Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail du Giec, nos sols sont épuisés et leur dégradation progressive réduit tragiquement leur capacité à stocker du carbone. Ce qui aggrave le changement climatique, qui, en retour, provoque des phénomènes comme la sècheresse. Nous sommes donc entrés dans un cercle vicieux duquel nous devons sortir au plus vite. Si la situation est désespérée, il y a encore une fenêtre d’action pour rectifier la trajectoire déclinante de notre place et ses ressources vitales.
« Nous devons mettre fin à l’agriculture industrielle destructrice et investir dans les approches agroécologiques qui stockent du carbone, améliorent la santé des sols et augmentent les rendements », a souhaité Nicolas Vercken d’Oxfam France après la publication du rapport. Comme lui, tous les experts du climat montrent l’intérêt que présente une gestion durable des terres. Mme Masson-Delmotte cite une série de solutions, parmi lesquelles l’agroforesterie, la diversité d’espèces végétales et forestières, l’agriculture biologique, la conservation des pollinisateurs.
Consommer plus d’aliments d’origine végétale
Le rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et la terre indique également que « des réductions significatives des émissions dans le système alimentaire peuvent être obtenues en réduisant les pertes et les déchets alimentaires et en passant à des régimes alimentaires équilibrés et diversifiés, riches en aliments d’origine végétale et en aliments d’origine animale produits de manière durable ». En un mot, chacun à son niveau doit faire un geste pour la planète en changeant ses habitudes alimentaires.