Pesticides : les arrêtés municipaux pleuvent pour submerger la consultation en ligne

Un tracteur dans un champ

 

Des élus ont appelé mardi les maires de France à multiplier les arrêtés anti-pesticides pour submerger la consultation en ligne lancée par le gouvernement sur les distances d’épandage. A ce jour, plus de 52 communes ont répondu à l’appel dont Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand.

Cette semaine, plusieurs élus et militants associatifs ont appelé les maires de France à multiplier les arrêtés anti-pesticides pour « noyer » la consultation en ligne lancée par le gouvernement sur les distances d’épandage. Cette initiative ouverte à tous, et qui s’étend sur trois semaines (jusqu’au 1er octobre 2019), propose des distances de 5 mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et de 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les céréales. Le gouvernement a indiqué qu’il « tranchera en octobre-novembre », mais que « Le cousu-main des chartes (préfectorales) prévaudra sur le décret ».

Les appels se multiplient

Mardi, Julien Bayou, porte-parole de EELV, a invité les Français à « submerger la consultation en ligne » de commentaires réclamant un durcissement des mesures prévues. Il a aussi annoncé la mise en ligne d’un « outil d’aide pour faciliter et multiplier les argumentaires » (consultationpesticides.fr). Christian Métairie, maire EELV d’Arcueil, a lui appelé ses collègues de France à prendre des arrêtés anti-pesticides pour « submerger les tribunaux administratifs ». Delphine Batho, ancienne ministre de l’Environnement et députée Génération Ecologie, a elle aussi souhaité « que les arrêtés se multiplient ». Le message a été apparemment bien reçu puisque, selon les organisateurs, plus de 52 communes ont pris des arrêtés anti-pesticides. Le Conseil départemental du Val-de-Marne a annoncé pour sa part avoir pris un arrêté pour bannir l’usage de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate dans le département.

« Il n’est plus temps de faire semblant de prendre des demi-mesures »

Parmi les 52 communes qui ont rejoint le mouvement nous retrouvons Langouët, Puy-Saint-André, Villeneuve-d’Ascq, Antony, Murles, Saint-Genis-Pouilly et de grandes villes comme Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Nantes. Certaines réclament des zones tampons sans épandage d’au moins 150 mètres autour de toute habitation, quand d’autres veulent bannir complètement l’usage de ces produits chimiques dans leur commune. Pour Martine Aubry (PS), maire de Lille, « il faut y aller, il n’est plus temps de faire semblant de prendre des demi-mesures à 5 ou 10 mètres. ».

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