France : des pesticides omniprésents dans les aliments

Une récente étude lève le voile sur la présence insoupçonnée et généralisée dans l’alimentation quotidienne en France.

La culture non bio rime forcément avec l’utilisation de pesticides. Il en résulte des aliments contaminés. Mais à quel point cette contamination est-elle marquée en France ? Dans sa dernière enquête sur l’état des lieux du rapport entre les aliments et les pesticides, l’ONG Générations Futures tente de répondre à la question.

L’association française de défense de l’environnement qui a compilé les données officielles les plus récentes (2022) sur la surveillance des résidus de pesticides dans les aliments non bio vendus en France, révèle des données pour le moins préoccupantes.

Même si elle se garde d’évaluer le risque posé par ces résidus. Au-delà des chiffres relatifs à la fréquence de détection des résidus de pesticides dans les aliments concernés, l’étude se veut novatrice.

Elle a catégorisé les pesticides dénombrés dans les différents aliments selon leur dangerosité potentielle pour la santé humaine. Ainsi, les auteurs distinguent par exemple, les pesticides cancérigènes, des perturbateurs endocriniens, ou encore des substances toxiques pour la reproduction.

Des cocktails toxiques

Cette méthodologie enrichie a passé au peigne fin près de 2000 échantillons de 35 types d’aliments différents, conduisant à l’identification de pas moins de 137 substances actives distinctes. Au total, 62% des aliments non bio étudiés contiennent au moins un résidu de pesticide.

Les fruits sont particulièrement touchés, avec 80% des échantillons contaminés, contre 48% pour les légumes et 56% pour les céréales. Pire, certains fruits battent même des records inquiétants, de traces de ces substances chimiques, à l’instar des cerises (à 100%), des raisins (à 98%), des clémentines et des mandarines (à 97%).

Le degré d’inquiétude monte d’un cran quant à la nature des pesticides détectés. C’est le cas des résidus de substances classées comme cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) présents dans plus de la moitié des fruits (56%) et dans près d’un quart des légumes (23%).

Appel au soutien du bio

Les cerises arrivent en tête avec 90% d’échantillons contaminés par au moins un pesticide CMR, suivies des citrons verts (88%) et des clémentines/mandarines (84%). Même les légumes ne sont pas épargnés, avec des taux préoccupants pour les fenouils (46%), les salades (43%) et les courgettes (38%).

Le rapport d’une trentaine de pages évoque également la présence de perturbateurs endocriniens (PE), substances capables d’interférer avec le système hormonal. Elles sont détectées dans 67% de fruits et 32% des légumes analysés. Des taux bien inférieurs à ceux des clémentines et des mandarines (92%), de même que ceux des raisins (88%) et des cerises (85%).

Pour les légumes, les concombres présentent le taux le plus élevé avec 62% d’échantillons contaminés. Les PFAS, composés chimiques ultra-persistants dans l’environnement, ont été retrouvés dans 34% de fruits et 21% de légumes.

Générations Futures en appelle à un soutien étatique au bio et à l’arrête des exportations de substances actives dangereuses interdites en France et en Europe afin d’enrayer cette prolifération préjudiciable de pesticides dans l’alimentation.

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