Le Brésil ouvre le bal des contributions au fonds mondial pour les forêts tropicales

Le pays devrait annoncer un investissement considérable dans ce mécanisme de financement multilatéral. Une façon de montrer l’exemple pour ce dispositif qu’il a lui-même initié.

Selon des sources consultées par Reuters, le Brésil devrait devenir mardi 23 septembre le premier pays contributeur au Fonds pour les Forêts Tropicales à Perpétuité (TFFF). L’annonce est attendue en marge du discours du président Luiz Inácio Lula da Silva à la tribune des Nations Unies à New York.

Le TFFF représente une approche novatrice du financement climatique, combinant 25 milliards de dollars d’engagements publics initiaux avec l’objectif d’attirer 100 milliards de dollars supplémentaires du secteur privé.

Le dispositif, proposé par le Brésil lors de la COP28 à Dubaï en 2023, prévoit de verser des rentes annuelles aux nations en fonction de la superficie de leurs forêts tropicales restantes, avec au moins 20 % réservées aux peuples autochtones et aux communautés locales.

Les pays bénéficieront de paiements annuels proportionnels à leurs performances en matière de préservation forestière, créant ainsi des incitations économiques directes pour la conservation des couvertures forestières tropicales.

Le Brésil en qualité de catalyseur

Le pays devrait ainsi figurer parmi les principaux bénéficiaires grâce à l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde, qu’il abrite sur son territoire. Le montant de la contribution brésilienne n’est pas encore connu, mais celle-ci est décrite comme « considérable » par des sources proches du dossier interrogées par l’agence de presse britannique.

À travers ce geste, Lula entend démontrer un engagement concret et encourager l’adhésion internationale au projet. À cet effet, plusieurs nations, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Norvège, Singapour et les Émirats arabes unis, ont manifesté un intérêt pour une contribution potentielle.

À cela s’ajoute l’engagement de la Chine, qui se mue ainsi en bailleur de fonds climatique, aux côtés des économies développées. Une rupture majeure dans le financement climatique mondial, comme le décrit Reuters. Pékin s’étant toujours présenté comme un pays en développement.

Un enjeu majeur pour la COP 30

À l’heure où le leadership américain se réduit comme peau de chagrin sous l’administration Trump, la deuxième économie du monde longtemps pointé du doigt pour ses émissions de gaz à effet de serre, marque ainsi sa volonté de se positionner.

Avec la COP30 prévue en novembre à Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, l’annonce de la contribution brésilienne constitue le projet phare que le pays espère présenter comme modèle d’une nouvelle génération de financement climatique, alliant pragmatisme économique et impératifs environnementaux.

L’efficacité du mécanisme dépendra cependant de sa capacité à attirer les investissements privés promis et à établir des critères de performance véritablement rigoureux et transparents. La bataille est loin d’être gagnée.

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