Fast-food : cachez ces additifs que l’on ne saurait voir

L’industrie de la restauration rapide se caractérise par une grande opacité dans la composition de ses produits en France, selon une nouvelle enquête de l’UFC-Que Choisir.

McDonald’s, Burger King, KFC, Quick… Les Français raffolent de ces enseignes de restauration rapide – près de 9 personnes sur 10 y consommaient régulièrement en 2023-2024 – sans vraiment savoir ce qu’elles proposent.

« Je ne fais jamais attention dans les fast-foods. Je sais que je mange gras, que ce n’est pas sain… », avoue un consommateur interrogé par France 24. « On ne sait pas ce qu’il y a dedans, on le devine d’après les images », confirme une autre cliente.

Dans un rapport publié le 12 juillet dernier, l’association de défense des consommateurs lève le voile sur cette ignorance volontaire, longtemps tolérée par des clients pressés et peu regardants dans les fast-foods, c’est-à-dire le manque de transparence sur la composition des produits vendus.

« S’agissant de la composition précise de leurs produits, les quatre enseignes font preuve ici d’une regrettable opacité avec de vagues compositions très génériques sans intérêt pour le consommateur », accuse l’UFC, pointant McDonald’s, Burger King, KFC et Quick.

Quand la géographie dicte la transparence

L’association a comparé les mêmes produits de ces enseignes dans différents pays. En Suisse, McDonald’s liste 44 ingrédients dans un hamburger basique, contre seulement six en France pour le même produit.

Même constat chez Burger King : 31 ingrédients figurent dans les nuggets suisses, tandis qu’aucun détail n’apparaît sur ceux vendus en France. Cette différence s’explique par la réglementation. La Suisse contraint en effet, les chaînes de restauration rapide à une transparence totale sur leurs recettes.

En France, comme dans le reste de l’Union européenne, elles exploitent les lacunes d’une réglementation moins stricte. La loi n’oblige les fast-foods qu’à afficher les allergènes, l’origine des viandes et les prix, mais pas la composition détaillée.

Cette stratégie à double vitesse révèle comment les multinationales de la restauration rapide adaptent leur niveau de transparence aux exigences réglementaires locales, sans se soucier de la santé de leurs consommateurs.

Pour une refonte de la réglementation

Il s’agit d’une hiérarchie de la transparence d’autant plus inquiétante que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires explosent en France, notamment en raison de la malbouffe.

Car comme le relève l’UFC-Que Choisir, parmi ces « additifs secrets » figurent des substances « suspectées d’augmenter les risques de problèmes digestifs, d’inflammations de l’intestin, de diabète ou de cancer du côlon ».

L’affichage des allergènes révèle lui aussi des pratiques disparates. Si McDonald’s et Burger King s’en sortent honorablement, Quick relègue cette information cruciale aux oubliettes, obligeant les clients allergiques à jouer les détectives.

Face à ce constat accablant, l’association interpelle directement la Commission européenne pour rendre obligatoire l’affichage complet des compositions dans tous les pays membres.

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