États-Unis : la créatine, le supplément miracle qui fait sensation au-delà des salles de sport

Ce composé organique, connu pour favoriser la production d’énergie musculaire lors d’exercices intenses, connaît un succès grandissant outre-Atlantique sous forme de complément alimentaire.

C’est presque un rituel pour les athlètes et autres adeptes des salles de sport : la prise de quelques grammes de créatine pour tenir le rythme. La raison ? Son rôle crucial dans l’apport d’énergie aux cellules musculaires.

Car même si ce dérivé naturel d’acides aminés est présent dans les fibres musculaires et le cerveau, l’organisme n’en produit qu’en faible quantité, soit de un à trois grammes quotidiens d’après Darren G. Candow, professeur et directeur du Laboratoire de santé musculaire et osseuse du vieillissement à l’Université de Regina au Canada.

D’où le recours à un supplément du même ordre pour des résultats optimaux. Problème : la créatine n’est présente que dans certains aliments, dont la viande rouge et les fruits de mer. Un obstacle pour certaines personnes, principalement les végétariens. Heureusement, on la trouve de plus en plus sous forme de complément alimentaire.

Avec une popularité grandissante. Le marché mondial, évalué à 1,11 milliard de dollars en 2024 par l’entreprise de conseil Grand View Research, devrait atteindre 4,28 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. Soit une croissance de près de 300% en six ans.

L’émergence de recherches prometteuses

Cette explosion est encore plus significative aux États-Unis. Le Wall Street Journal (WSJ) cite à cet effet la chaîne de magasins de détail Vitamin Shoppe, qui a vu ses ventes bondir de 320 % entre 2019 et 2024. Au point que l’enseigne a proclamé le 9 juillet « Journée nationale de la créatine » en 2022.

À l’origine de ce boom, l’émergence de recherches prometteuses suggérant que la créatine pourrait bien être plus qu’un simple booster de performance sportive. Les scientifiques explorent ses effets potentiels sur la santé osseuse, les fonctions cognitives, la qualité du sommeil, et même la réduction des symptômes de dépression et d’anxiété.

Les premiers résultats s’avèrent encourageants. Contrairement à de nombreuses substances controversées, la créatine présente un profil de sécurité remarquable, avec peu d’effets secondaires documentés.

Des bénéfices qui s’étendent bien au-delà des muscles

Les seuls désagréments rapportés concernent une prise de poids temporaire liée à la rétention d’eau et, parfois, quelques troubles gastro-intestinaux en cas de surdosage, selon le professeur Candow, cité par le WSJ.

Au-delà de ces effets mineurs, les recherches révèlent des résultats particulièrement encourageants chez les femmes ménopausées. Combinée à un entraînement de résistance, la créatine aide à maintenir la densité osseuse, un enjeu crucial pour cette population à risque d’ostéoporose (maladie des os).

Les personnes souffrant de troubles de mémoire ou de déficits cognitifs pourraient également en bénéficier. De quoi séduire même les plus sceptiques. Le Dr Eric Topol, directeur de l’Institut de recherche translationnelle Scripps présenté par le Wall Street Journal comme un critique notoire des suppléments, admet que s’il devait recommander un seul complément alimentaire, ce serait la créatine.

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