L’effet Trump fait trembler le marché européen des énergies vertes

Plusieurs entreprises européennes du secteur des renouvelables ont vu leur indice décliner mercredi, avec le retour de l’ancien président à la Maison Blanche.

C’est ce que l’on désigne dans le jargon par « l’effet papillon ». Alors que s’égrenaient les résultats de l’élection présidentielle aux États-Unis, mercredi, de nombreux indices boursiers des géants des énergies propres faisaient grise mine en Europe. Le danois Orsted a ainsi vu son cours chuter de 10%.

Il en a été de même de son compatriote Vestas et de l’allemand Nordex avec des baisses respectives de 8% et 6%, selon les constatations de l’agence Reuters. Quant à RWE, également basé en Allemagne, son titre a fondu de 3,4%. Un tableau loin d’être exhaustif.

Tant la victoire de Donald Trump a enlevé des couleurs à ce marché encore globalement à ses balbutiements. Les États-Unis en l’occurrence n’ont pas été particulièrement favorables pour bon nombre de ces entreprises ces derniers temps.

À l’instar d’Orsted, leader mondial de l’éolien offshore, confrontée en 2023, à une conjonction de facteurs, dont l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les perturbations dans les approvisionnements, à l’origine d’un exercice financier particulièrement décevant.

La grande peur des énergies vertes

« Le message clé est que l’incertitude est de retour« , résume dans les colonnes de Reuters, Pierre-Alexandre Ramondenc, analyste chez Alphavalue, à propos de la plongée générale des titres mercredi. Le secteur des énergies vertes s’inquiète en effet des répercussions de ce que pourrait être l’administration Trump 2.

D’autant que l’intéressé s’est engagé, plus d’une fois durant la campagne présidentielle, à annuler les projets d’éoliennes en mer dès son premier jour au pouvoir par décret exécutif. Plus inquiétant encore, le nouveau président américain menace de sortir, à nouveau, des Accords de Paris sur le climat.

Ce qui pourrait advenir plus rapidement que lors de son premier mandat à la tête des États-Unis, entre 2016 et 2020. Donald Trump pourrait également démanteler l’Inflation Reduction Act (IRA), loi majeure initiée par le président sortant Joe Biden dédiée au soutien des technologies vertes.

Un coup d’arrêt à la transition énergétique ?

Bien que cela priverait son nouvel allié dans la « croisade anti-establishment », Elon Musk, qui a bénéficié de ces subventions par milliards de dollars pour promouvoir sa société de véhicules électriques, Tesla.

À en croire les analystes de Deutsche Bank cités par Reuters, une telle mesure nécessiterait l’aval du Congrès. Mais l’accession de Trump à la présidence a facilité l’OPA des Républicains sur les deux chambres du parlement américain.

Les implications de ce changement de cap politique pourraient être considérables, tant pour les projets déjà en construction que pour ceux à venir. Car le marché américain des renouvelables représente un secteur de croissance crucial pour plusieurs géants européens de l’énergie.

Laisser un commentaire