Plusieurs noms de l’industrie agroalimentaire sont pointés du doigt pour leur utilisation persistante de l’huile de palme dans leurs produits.
Biscottes Heudebert, biscuits BN, granola Kellogg’s, Oasis, gaufres Lotus… Au moins une dizaine de produits alimentaires contiendrait encore de l’huile de palme. C’est la conclusion récente de Foodwatch après une constatation consécutive à une inspection dans des supermarchés.
L’ONG de défense des consommateurs basée à Berlin, dresse à cet effet toute une liste de produits qui ne semble épargner aucun secteur. Une situation d’autant plus accablante que « notre équipe a repéré dans les rayons des produits similaires, qui ne contiennent pas d’huile de palme, mais une autre matière grasse ».
« Dans la plupart des produits, l’industrie agroalimentaire pourrait faire le choix d’une matière grasse produite de manière plus durable et responsable. Alors pourquoi ne le fait-elle pas ? », s’interroge Foodwatch, dressant une liste parallèle de produits à base d’alternative.
Une question sans doute rhétorique, puisque l’ONG relève par ailleurs de « l’huile la moins chère à produire ». De quoi générer des bénéfices substantiels à l’industrie agroalimentaire, qui en a fait l’huile végétale la plus consommée au monde.
Un triple péché
Pour cause, l’huile de palme est depuis longtemps fortement décriée, notamment par les associations environnementales. Sa production intensive est accusée d’être à l’origine d’une déforestation massive en Indonésie et en Malaisie, estimée respectivement entre 15% et 40%.
Des chiffres se rapportant à la période 1990-2015. Un impact qui transcende la seule question environnementale. Car la même huile de palme menacerait directement des espèces comme l’orang-outan de plus en plus chassé de son habitat naturel pour les besoins de la production.
Des questions subsistent également quant aux conditions de travail dans certaines plantations. À l’image de celles exploitées par exemple par l’industriel français Vincent Bolloré sur les terres africaines, notamment au Cameroun. L’huile de palme est également indexée pour ses effets nocifs sur la santé.
Un appel au changement
La liste de Foodwatch vise, selon l’organisation, à interpeller « l’industrie agroalimentaire, qui ne fait pas encore suffisamment le choix des alternatives ». L’ONG déconstruit par ailleurs le « mythe de l’huile de palme durable », présentée comme un « argument marketing ».
Le mot « durable » reste un fourre-tout, tranche-t-il sans ambages. Alors que les industriels indexés gardent le silence, Foodwatch multiplie les initiatives et plaidoyers afin d’inciter le secteur à une rupture dans les habitudes de production.
Elle a ainsi initié une pétition signée par plus de 14 000 personnes à ce jour, afin « d’exiger que les industriels remplacent l’huile de palme dans leurs aliments partout où cela est possible par des alternatives plus responsables et durables ».