Des vestiaires aux gradins, l’épopée du maté

La boisson traditionnelle transcende désormais les frontières sud-américaines, grâce notamment à son adoption dans le milieu du football.

Les amoureux du ballon rond ont sûrement dû voir, lors de la dernière édition de la Copa America jouée aux États-Unis, Lionel Messi, Emiliano Martinez ou encore Darwin Nunez munis d’une petite calebasse et d’une paille métallique terminée par un filtre.

Ces deux instruments souvent accompagnés d’une thermos sont des éléments indispensables du maté. Cette boisson traditionnelle, à la fois stimulante et conviviale, fait en effet le lien entre la passion moderne du football et l’histoire des Amérindiens Guaranis.

Ces peuples autochtones habitant principalement le Paraguay et certaines régions de l’Argentine, de l’Uruguay et du Brésil avant la colonisation européenne au 16e siècle, n’auraient sans doute pas imaginer que le maté traverserait aujourd’hui les frontières du terroir.

Un rituel ancré dans l’histoire

Constitué de feuilles séchées de la plante yerba mate – un arbre de la famille du houx –, il était à l’origine consommé de manière cérémonielle par les communautés précolombiennes. Depuis, le breuvage s’est ancré dans les traditions des différentes nations concernées.

En Argentine où il existe un « Institut national du maté », la boisson fait quasiment office de patrimoine national. À tel point que la polémique a enflé lorsqu’il est apparu que la sélection nationale de football s’est approvisionnée en yerba mate depuis l’Uruguay et le Brésil pour ses besoins au Mondial 2022.

À cet effet, environ 5000 kg de feuilles de maté avaient été transportées au Qatar pour la petite anecdote. Bien loin des 12 kg apprêtées pour l’équipe de football brésilien. « Il contient de la caféine, mais je la bois surtout pour nous rassembler« , avait déclaré le milieu argentin Alexis Mac Allister, dans les colonnes du New York Times.

Lien social autour du football

Car au-delà de ses vertus coupe-faim et antioxydant entre autres, le maté représente aujourd’hui, plus que toute autre boisson, un ciment pour les liens autour du cuir rond. En période de compétition, sa consommation collective permet aux différentes équipes de renforcer leur cohésion.

Le phénomène dépasse désormais le cadre du football sud-américain. Outre les vedettes telles que Messi, Suarez, Martinez ou encore De Paul, le maté est également prisé de nombreux joueurs en Europe.

C’est notamment le cas du Français Antoine Griezmann et de l’Anglais Eric Dier. « Beaucoup de joueurs ont commencé à en boire. Nous avons beaucoup d’Argentins, alors j’ai commencé à en boire avec eux. Maintenant, les joueurs anglais essayent de faire semblant d’être sud-américains. Je suis un peu accro », avait déclaré ce dernier alors au club de Tottenham en 2018n selon des propos cités par The Athletic.

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