La banque néerlandaise se désengage du financement de nouveaux projets énergétiques promouvant les combustibles fossiles. Une avancée pour le climat ternie toutefois par son implication dans le gaz et le pétrole.
ING coupe le robinet financier à de potentiels futurs partenaires actifs dans le gaz et le pétrole. Les nouveaux projets de financement concernant ces sources d’énergie ne sont plus admis par la banque néerlandaise depuis fin 2021, à en croire son responsable de la branche énergétique, Michiel de Haann, interrogé par Reuters, mercredi 23 mars. Cette décision s’inscrit, selon l’intéressé, dans un processus de décarbonation de l’économie décrit comme vital pour la survie de l’humanité.
Le gaz, le pétrole, le charbon et les autres combustibles fossiles sont en effet désignés par diverses études scientifiques comme les principaux facteurs du changement climatique. Cette problématique dont les manifestations sont de plus en plus violentes sur le quotidien requiert donc un désengagement immédiat de ces sources d’énergie conformément à l’Accord de Paris pour climat destiné à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.
Dépendance accrue
Mais la grosse dépendance de l’industrie économique au gaz et au pétrole entre autres, complique l’équation. Puisqu’il faut bien faire tourner le monde. Une situation de grande acuité depuis que la guerre russo-ukrainienne a jeté une lumière crue sur la dépendance de l’Occident et des États-Unis notamment vis-à-vis du gaz russe.
L’heure est donc à Washington et à Bruxelles, actuellement à la recherche d’une alternative à ce précieux gaz. Cette nécessité relègue de fait, au second plan les questions de transition énergétique qui de toute façon, restent pour l’heure au mieux un objectif, réalisable sous certaines conditions. Parmi elles, figure l’accessibilité aux sources d’énergies renouvelables encore très coûteuses pour l’essentiel.
Sortie progressive
En raison de cette dépendance dommageable, mais réelle aux fossiles, ING promet une sortie en douceur de ces sources d’énergie. Cela suppose que nombre de projets aux relents destructeurs pour le climat continueront de bénéficier de ses financements. La banque promet néanmoins un renforcement de ses interventions dans le renouvelable. De sorte à augmenter de moitié les prêts accordés dans ce domaine d’ici 2025 comparativement à leur niveau actuel chiffré à 7,3 milliards d’euros selon Reuters.
Autant d’engagements pour un monde plus vert qui malgré ses faiblesses, détonne dans le milieu de la finance internationale. Les institutions bancaires en l’occurrence étant réputées comme des grandes contributrices aux projets pétrogaziers. Ils n’en restent pas moins insuffisants aux yeux de nombreuses organisations militantes pro-climat, à l’image de Reclaim Finance.