Dans le cadre du projet Indigo, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a conçu Fish&click, une application pour recenser le matériel de pêche abandonné sur les plages de Bretagne. Cette action permettra à terme de réduire les impacts de la pollution plastique issus de la pêche sur les écosystèmes marins.
L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a mis au point une application pour traquer les équipements de pêche déchus sur les plages de Bretagne. Un véritable fléau! En 2018, par exemple, les engins de pêche (filets, casiers…) représentaient 27 % des déchets marins plastiques retrouvés sur les plages européennes. Aussi, en mer, ils sont à l’origine de ce qu’on appelle la pêche fantôme et continuent à piéger des animaux marins. En outre, sous l’effet des vagues et des UV, ils se dégradent en microplastiques que les animaux marins peuvent ingérer. Ainsi, ces équipements abandonnés affectent la santé de l’ensemble de la chaîne alimentaire dans l’océan.
« Renseignez la catégorie du matériel retrouvé et photographiez-le, si vous le pouvez »
Baptisé Fish&Click, cet outil de l’Ifremer permettra à terme de réduire l’impact de la pollution plastique issue directement et indirectement de la pêche sur les habitats marins. Afin d’alimenter cet inventaire participatif, les utilisateurs devront se connecter à l’application, identifier le type d’objets aperçus et les signaler. « Renseignez la catégorie du matériel retrouvé et photographiez-le, si vous le pouvez, avant de le ramasser et de le jeter dans un bac à marée ou à la poubelle », demande Laetitia Miquerol, chargée de mission du programme Fish&Click à l’Ifremer, au micro de France Bleu.
Une cartographie pour connaître la répartition de la pollution plastique
Ensuite, toutes ces informations seront centralisées dans une base de données, dont l’ampleur dépendra du nombre d’actions citoyennes. A partir de ces données, l’Ifremer établira une cartographie pour connaître la répartition de la pollution par les déchets plastiques issus de la pêche et dresser un premier état des lieux. « Plus il y aura d’observations recensées et mieux nous pourrons cartographier la répartition des engins perdus et proposer des solutions pour leur gestion », souligne l’Ifremer.
Cette initiative fait partie du programme de recherche européen Indigo qui a débuté en 2019 et qui prendra fin en 2023. Elle a pour finalité de concevoir des engins de pêche biodégradables. Piloté par l’Université de Bretagne Sud, le projet Indigo implique de part et d’autre de la Manche : l’Ifremer, les universités de Plymouth, de Portsmouth, les instituts CEFAS, SMEL ainsi que quatre partenaires privés NaturePlast, Filt, IRMA et Marine South East.