Janusz Wojciechowski, l’actuel commissaire européen en charge de l’agriculture, veut continuer le green deal, le mouvement de transition écologique initié par la nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. L’homme politique polonais souhaite réduire l’impact environnemental de l’élevage intensif. Une mesure qui, en dehors des associations de protection animale, n’a pas reçu que des retours positifs…
Un engagement en faveur du « green deal »
Janusz Wojciechowski s’est exprimé très clairement sur ce point, pour lui, il n’est pas possible de concilier nos méthodes d’élevage actuelles à une agriculture durable. Le commissaire polonais martèle que « Dans le cadre du “Green Deal”, il faudra absolument s’attaquer au problème de l’élevage intensif de porcs dans certains pays européens, parce que l’agriculture doit être durable« . Les principaux concernés par cette mesure seront la Belgique, les Pays-bas ou encore le Danemark. En effet, dans ces pays-là, le taux de concentration de porcs pour 100 hectares de terre agricole sur les élevages est compris entre 450 en Belgique et presque 700 aux Pays-bas. À titre de comparaison, en France ou encore en Italie, ce chiffre est en moyenne de 80. Même constat pour l’élevage bovin, où les différences du taux de concentration peuvent aller du simple au quadruple sur une surface équivalente.
Des avis partagés en Europe
Suite à ces déclarations, Sylwia Spurek, socialiste et députée européenne, s’est exprimée en faveur de la mesure, expliquant que « le coût environnemental de l’élevage d’animaux pour la consommation humaine est très élevé et l’on ne peut fermer les yeux sur l’élevage industriel à l’heure d’établir d’ambitieuses politiques climatiques« .
Du côté de l’eurodéputé Renew Jérémy Decerle, il juge que le commissaire chargé de ce projet aurait dû modérer ses chiffres et venir en amont des producteurs, afin d’engager le dialogue avec eux : « Ce problème mérite d’être mieux expliqué et ces chiffres doivent permettre d’ouvrir le débat avec les acteurs du secteur« .
En attendant les premières propositions, l’exécutif européen se devra de faire une évaluation précise des stratégies agricoles de chaque pays, afin d’exposer les différences et pouvoir tenter de proposer des solutions adéquates et réalistes en fonction de la réalité de chaque État. Tout comme pour la transition énergétique européenne, certains pays sont plus avancés que d’autres et il ne faudrait pas qu’une mesure trop restrictive ne vienne se poser en obstacle à la production pour les producteurs nationaux…