« Demain est à nous » : quand les enfants montrent l’exemple pour un monde meilleur

José Adolfo, un Péruvien, a monté à l'âge de 7 ans une banque pour enfants qui leur propose de récolter cartons et plastique. Le documentaire Demain est à nous raconte son parcours

 

Sorti en salles le mercredi 25 septembre 2019, « Demain est à nous » de Gilles Maistre est un film documentaire qui met en lumière l’engagement des enfants pour l’amélioration de notre monde. De l’Inde à la Bolivie, en passant par la Guinée Conakry, les mômes prennent les responsabilités qui ne sont pas les leurs, les adultes ayant démissionné.

Deux ans de travail en tout !

« Demain est à nous » du réalisateur Gilles de Maistre est sorti en salles ce mercredi. Il raconte le combat quotidien d’enfants aux quatre coins du monde pour un monde meilleur. Ce film documentaire est un véritable travail de fourmis. « Cela a pris des mois et des mois. Deux ans de travail en tout. Une journaliste est partie sur place. Nous avions des contacts sur le plan local. Des relais. Des ONG. On trouve aussi beaucoup de témoignages sur Internet. Tout cela forme un grand entonnoir. Après, on commence à trier. Sur place, il faut créer une relation de confiance. Je pars tout seul. Je promets aux enfants que je filme d’être à leur égard d’une grande bienveillance. En retour, ils me garantissent qu’ils seront dans la vérité. », confie le réalisateur.

Les petits héros de l’ombre

En Bolivie, il est allé à la rencontre de José Alfonso, baptisé « le petit génie écologique du Pérou, récompensé en Suède du prestigieux prix « Children for climate » (« Enfants pour le climat »). Il a imaginé à 6 ans — il en a sept de plus aujourd’hui — la première banque coopérative sur la base d’une collecte de papiers. Avec trois mille clients aujourd’hui, il est le plus jeune banquier du monde. Son but est d’aider davantage de pauvres. Gilles de Maistre a aussi braqué sa caméra sur Greta Thunberg, initiatrice de la grève de l’école. Il indique que le tournage du documentaire avait déjà commencé, quand l’adolescente s’est retrouvée sous le feu des projecteurs.

Le film lève le voile sur un engagement plus large. Il y a par exemple Heena, 11 ans, qui rédige un journal pour donner la parole aux enfants des rues de New Dehli. Aïssatou, 12 ans, lutte contre les mariages de filles mineures en Guinée. Arthur, 10 ans, vend ses toiles pour offrir aux SDF sandwichs et couvertures à Cambrai.

Une polarisation de la société autour des questions écologiques

« Ces enfants et adolescents mettent en avant les défauts du politique traditionnel, explique Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po Bordeaux et auteur de l’ouvrage Les citoyens qui viennent. Selon lui, la prise de conscience ira crescendo au point où les mômes demanderont des comptes aux adultes. Devrait-on dans ce cas craindre un clash des générations ? Le chercheur ne pense pas qu’on en arrivera là. « On est en train d’assister à une polarisation autour de ces questions écologiques, analyse-t-il. Il y aura énormément de discussions à table dans les familles ! Mais je ne crois pas à un clash des générations. Plutôt à une opposition croissante entre ceux qui ont pris conscience des enjeux écolos et des autres. Une opposition qui sera déterminée par un mélange de social, de géographique et d’habitudes de consommation. »

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