La mobilisation citoyenne en faveur de la planète est de plus en plus importante sur les réseaux sociaux. Les défis pour l’environnement et les pétitions en faveur du climat ne se comptent plus. L’engagement des internautes va du simple clic à l’activisme sur le terrain. Jetons quelques lumières sur ce phénomène nouveau.
« trashtag challenge » du Sénégal au Canada
Défis de ramassage des ordures, pétitions pour le climat, repas sans viande, boycott des grandes marques ou industriels, manifestations…Les actions en faveur du climat et de l’environnement ne se comptent plus sur le net. En effet, les réseaux sociaux sont devenus le média le plus utilisé pour la mobilisation citoyenne en faveur de la planète. Quoique l’engagement ne va pas toujours au-delà du clic.
« trashtag challenge » conquiert le monde
Parmi les défis les plus suivis ces dernières semaines, notons « trashtag challenge » initié par Younes Drici Tani, un Algérien de 27 ans. Le concept consiste à se prendre en photo dans un lieu, avant et après le nettoyage. Du Sénégal au Canada, l’exemple a été largement suivi sur les réseaux sociaux. Visibrain a enregistré plus de 200.000 tweets, trois fois plus que le #climat. Automatiquement, l’on y a vu la naissance d’une conscience mondiale pour l’environnement. Est-ce vraiment le cas ?
Comment convertir un simple en action ?
L’Américaine Shannon Dosemagen y voit un jeu et surtout un besoin d’appartenir à un groupe plus qu’à une cause. « Les gens veulent sentir qu’ils appartiennent à une communauté, quelque chose de plus grand qu’eux », note la fondatrice de l’ONG Public Lab. Selon elle, l’engagement ne dure pas plus qu’un tweet, d’où la problématique d’inciter les gens à aller au-delà du simple clic. « Comment prolonger cette action, construire quelque chose de plus durable ? », s’est-elle interrogée. Pour éviter un simple « activisme du clic », elle préconise que « Par exemple, le trashtag challenge pourrait se transformer en événement mensuel », à l’instar de la journée annuelle du nettoyage des plages (« coastal clean up ») organisée depuis 30 ans à travers le monde.
« We act for good » (WAG), un coup de main à l’engagement sur internet
La tâche ne sera pas facile car ce n’est pas aisé de convertir un simple engagement par tweet en une véritable mobilisation écologique. Mais pour Isabelle Autissier, présidente de Le WWF France, la mobilisation sur internet est déjà un grand pas. car tout part de « l’idée des petits ruisseaux qui font les grandes rivières et des effets d’entraînement qu’on peut avoir sur ses collègues, sa famille… ». C’est pour aider à cet éveil de conscience mondiale pour le climat que son organisation a créé WAG (« We act for good »). Cet élan revendique 1,5 million de défis relevés autour des gestes du quotidien. Parmi ceux-ci, comment se fournir en électricité verte, installer un potager sur le toit…
Le net « pèse sur les industriels et bien sûr le politique »
« On est dans une accélération très nette de la prise de conscience. La difficulté c’est comment faire cette transition pour continuer à vivre à peu près correctement sur cette planète ? Quels moyens d’actions ? WAG en est un. On prend aussi conscience qu’on arrive à faire changer les choses quand on est nombreux à pousser dans la même direction. Et ça, le numérique y contribue. Si on est des centaines de milliers voire des millions, on pèse sur les industriels et bien sûr le politique » a déclaré Isabelle Autissier.