Le secteur agricole devrait tripler sa production d’énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone en 2050, souligne un rapport parlementaire dévoilé mardi.
Un cinquième de la production d’énergies renouvelables
Selon un rapport parlementaire présenté mardi dernier, le secteur agricole, avec au moins 50 000 exploitations concernées, assure déjà 20 % de la production d’énergies renouvelables (soit 3,5 % de la production nationale d’énergie), dont 96 % de la production nationale de biocarburants, 26 % du biogaz, et via son foncier 83 % de l’éolien, 13 % du solaire photovoltaïque. Cette production pourrait tripler à l’horizon de la neutralité carbone en 2050. « Mais cela nécessite de mesurer les opportunités et les risques d’une telle évolution afin de recommander des politiques publiques adaptées », expliquent les rapporteurs Jean-Luc Fugit (député LREM) et Roland Courteau (sénateur PS).
En guise de mesures, ils appellent d’abord à « développer de manière prioritaire la méthanisation, la coupler le plus souvent possible à la méthanation, mobiliser la biomasse au service de la bioéconomie et accroître les ambitions trop modestes de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) sur le biogaz ». Jean-Luc Fugit et Roland Courteau souhaitent également doter d’un volet agricole la recherche sur les énergies, renforcer le conseil auprès du monde agricole et intégrer ces projets dans les politiques d’aménagement des territoires.
Mieux protéger le foncier agricole
Pour le photovoltaïque, les deux députés invitent le gouvernement à adapter le seuil des appels d’offres et de promouvoir l’agrivoltaïsme. Ils notent que les panneaux photovoltaïques orientables placés en hauteur permettent de protéger les cultures des aléas climatiques et d’éviter l’utilisateur du foncier supplémentaire. Le rapport préconise en outre de « mieux protéger le foncier agricole » pour être attentif à produire de l’énergie en milieu agricole sans pour autant porter préjudice aux cultures alimentaires. Une mesure qui vise les productions de biocarburants et d’électricité photovoltaïque au sol qui sont, à ce sujet, fort consommatrices de terres agricoles.
Un sujet majeur aux implications multiples
« La production d’énergie dans le secteur agricole ne doit pas être considérée comme une question secondaire ou un enjeu conjoncturel. C’est un sujet majeur aux implications multiples pour l’environnement et le climat, pour ses conséquences en matière d’aménagement des territoires, d’organisation des filières et des exploitations agricoles, y compris sur un plan économique », écrivent Jean-Luc Fugit et Roland Courteau.