La plus grande centrale solaire flottante de France a été inaugurée vendredi à Piolenc, près d’Orange, en présence de la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne. Cette installation constituée de 47 000 panneaux solaires a vocation à fournir de 17 mégawatts d’électricité verte à près de 4 500 foyers.
Un projet à 17 millions d’euros
Le producteur d’énergie renouvelable Akuo a inauguré vendredi « O’Mega 1 », une centrale PV flottante d’une puissance de 17 mégawatts, composée de plus de 47 000 panneaux solaires. Cette installation a été construite sur un lac artificiel de la commune de Piolenc (Vaucluse), à quelques kilomètres d’Orange. L’investissement global s’élève à 17 millions d’euros dont une partie abondée par la mairie (6%) et la population locale (17%). Le reste provient d’un financement participatif via la plateforme coopérative Akuo Coop. Le chantier a été réalisé en partenariat avec Bouygues Energies & Services.
« Nous attendons beaucoup de cette centrale photovoltaïque flottante sur le plan d’eau d’une ancienne carrière d’extraction de matériaux pour la réalisation du TGV Méditerranée. Nous voulons montrer que cette utilisation intelligente et avantageuse d’un espace au cœur d’un territoire peut ouvrir la voie à une expansion massive de champs photovoltaïques sur des lieux similaires en France », a expliqué Eric Scotto, président d’Akuo Energy. En prenant en compte tous les lacs artificiels, bassins hydroélectriques et autres étangs non classés Natura 2000, il estime possible de produire 10.000 mégawatts d’énergie verte pour 10 millions de foyers. « C’est colossal », a lancé Eric Scotto. Pour la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, « le photovoltaïque doit multiplier sa puissance par deux d’ici 2023, et par cinq d’ici 10 ans en France. ».
« L’impact sur la vie aquatique est extrêmement faible »
Cette centrale solaire flottante a su éviter les conflits de voisinage liés à l’usage agricole des terres. « Il y a déjà une base nautique, ce lac ne servait à rien », assure Louis Driey, le maire de Piolenc. La structure modulable et adpatable couvre 17 hectares, soit un tiers de la surface du lac. Toutefois, « l’impact sur la vie aquatique est extrêmement faible », assure Marc Neyret, chef de production chez Akyo. « Ce n’est pas un couvercle qu’on pose sur l’étang, plaide-t-il. On abaisse la quantité de lumière qui va entrer dans l’eau et du même coup la température, mais on limite de la sorte les évaporations et la prolifération d’algues, et l’on protège les petits alvins de leurs prédateurs. ».