Plus la jeune fille se nourrit sainement, plus ses premières menstruations ont tendance à survenir tardivement, selon une nouvelle étude américaine. Cette découverte ouvre des perspectives de prévention contre de nombreuses graves maladies.
L’importance d’une alimentation saine vient, une nouvelle fois, d’être démontrée. Cette fois concernant l’âge des premières règles, dont la survenue précoce chez la jeune fille constitue un facteur de risque accru de diabète, d’obésité et de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte.
Les résultats d’une étude parue en mai dernier dans la revue Human Reproduction révèlent l’influence de l’alimentation équilibrée sur l’âge d’apparition des premières menstruations.
Concrètement, plus une jeune fille adopte des habitudes alimentaires saines dès son plus jeune âge, plus ses premières règles ont tendance à survenir tardivement, comme l’indiquent les données recueillies auprès de 7 000 adolescentes de la célèbre cohorte américaine GUTS (Growing Up Today Study).
Ce projet de recherche, mené par des chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health et du Brigham and Women’s Hospital à Boston, collecte des données annuellement auprès de plus de 26 000 participants pour évaluer les facteurs qui influencent l’évolution du poids et de la santé tout au long de la vie.
Quand l’assiette influence l’horloge biologique
Pour aboutir à cette conclusion, l’équipe dirigée par Holly Harris, professeure au Fred Hutchinson Cancer Center de Seattle, a suivi pendant plusieurs années des fillettes âgées de 9 à 14 ans, toutes prépubères au moment de leur inclusion dans l’étude.
L’alimentation a été évaluée à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif auto-administré de 132 éléments, puis analysée selon l’Alternative Healthy Eating Index (AHEI), un outil qui mesure la conformité aux recommandations nutritionnelles.
Les résultats montrent que les participantes qui consommaient davantage de légumes, de légumineuses, de céréales complètes et moins de viande rouge présentaient une probabilité réduite de 8 % d’avoir leurs premières menstruations au cours du mois suivant, par rapport à celles aux habitudes alimentaires moins favorables.
À l’inverse, les adolescentes privilégiant les aliments pro-inflammatoires – viande rouge, charcuterie, céréales raffinées, sodas sucrés ou édulcorés – affichaient une probabilité accrue de 15 % de voir apparaître leurs règles dans le mois suivant.
Une survenue de plus en plus précoce
Un aspect crucial de l’étude réside dans la persistance de cette corrélation même après ajustement selon l’indice de masse corporelle et la taille des participantes, ce qui confirme l’impact spécifique de la qualité nutritionnelle.
Malgré certaines limites (questionnaires auto-rapportés, participantes principalement blanches…), les résultats confirment que l’alimentation influence les hormones qui déclenchent les règles. La malbouffe et certains additifs alimentaires perturbent ce système hormonal et accélèrent la puberté.
Alors que l’âge des premières règles n’a cessé de diminuer au fil des siècles (vers 12-13 ans aujourd’hui contre 16-17 ans il y a 200 ans), cette étude constitue un jalon important dans la compréhension des déterminants précoces de la santé reproductive féminine et ouvre la voie à des interventions nutritionnelles préventives dès l’enfance.