La boisson dite énergisante à forte teneur en alcool, combinant caféine, taurine et vodka, est très appréciée de certains jeunes, qui n’hésitent pas à en abuser. Au risque de graves conséquences sanitaires.
Selon des informations rapportées le 5 mai dernier par le journal Le Parisien, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) mène actuellement, dans le cadre d’une coopération avec ses homologues allemands, une enquête concernant Vody.
Fabriquée en Allemagne par la société Cody’s Drinks, cette boisson disponible en canette de 25 centilitres et sous plusieurs saveurs différentes (citron, tropical et gin), est très populaire auprès de certains consommateurs, notamment pour ses vertus prétendument énergisantes.
« Les jeunes trouvent cela très pratique : plutôt que d’acheter deux bouteilles, ils ont une canette prête à l’emploi pour 4,30 euros », témoigne dans les colonnes du Parisien le tenant d’une épicerie de l’Est de Paris, vendeur de la boisson en pleine expansion sur le territoire français.
Un cocktail dangereux
Le quotidien francilien en a ainsi trouvé dans au moins trois des cinq points de vente parcourus le week-end du 3 au 4 mai dernier dans le cadre de son reportage sur le sujet.
Initialement commercialisée en Afrique et aux Antilles, la Vody a en effet traversé l’océan pour s’installer discrètement mais sûrement dans l’Hexagone. Elle s’est également emparée de TikTok où des « Vody challenge » – défi consistant à boire le maximum de canettes en un temps record – battent leur plein.
À quel prix ? Ce breuvage titrant à 22° d’alcool pour la version « vodka energy mix » (avec taurine et caféine), et 18° pour la version « tropical » (sans taurine ni caféine), embarque un cocktail potentiellement dangereux par sa composition faite de caféine, de taurine, de vodka et de sucre.
Tromperie sur le produit ?
« Si on continue à boire de la Vody, on peut avoir des conséquences très rapidement au niveau du cœur, du cerveau, des reins, de tous les organes« , pointe ainsi le docteur Tony Romuald, chef du service d’addictologie du CHU de Guadeloupe, cité par Guadeloupe La 1ère, alors que des cas de coma éthylique après la prise multiple de la boisson ont été rapportés par le média.
« Les boissons énergisantes sont soumises à une déclaration obligatoire à la DGCCRF qui en contrôle la conformité. En l’occurrence, le service de la répression des fraudes nous a confirmé qu’il s’agit d’un produit allemand, dont l’étiquetage ne semble pas conforme d’après les premières constatations faites en Hexagone », explique la DGCCRF à Guadeloupe La 1ère.
Son enquête devra en effet identifier le réseau de distribution et les responsables de la mise sur le marché français de la Vody. « Dans la mesure où le produit contient de la vodka et que son degré d’alcool est supérieur à 15%, il ne s’agit pas d’une boisson énergisante mais d’une boisson spiritueuse », précise le gendarme français de la consommation.