Manger tard peut ruiner votre sommeil et même vous faire cauchemarder, d’après une nouvelle étude canadienne.
Dans un contexte de journées de plus en plus chargées, il peut arriver que l’on repousse indéfiniment l’heure du dîner. Une telle décision n’est cependant pas des plus judicieuses, car elle pourrait vous causer de sérieux troubles du sommeil.
C’est le principal enseignement d’une nouvelle étude publiée dans la revue Frontiers in Psychology en juillet dernier. Celle-ci révèle en effet que plus tard vous mangez avant de dormir, plus vous mettez votre organisme à contribution pour la digestion.
« Nos corps sont conçus pour dormir la nuit et être actifs pendant la journée. Si votre corps est occupé à décomposer la nourriture au lieu de se concentrer sur le sommeil, la qualité peut en souffrir », analyse Charlotte Gupta, chercheuse en sommeil et nutrition à CQ University Australia, dans les colonnes du Wall Street Journal (WSJ).
L’étude a interrogé 1 082 personnes via un questionnaire en ligne afin d’élucider le lien perçu entre alimentation et rêves. Les chercheurs ont exploré trois pistes : un impact direct des aliments sur les rêves, un effet indirect causé par des troubles digestifs, ou une influence par la dégradation de la qualité du sommeil.
L’intolérance au lactose devient un cauchemar littéral
Les résultats indiquent que 40% des étudiants interrogés sont convaincus que certains aliments, consommés particulièrement tard dans la soirée, exercent un impact négatif mesurable sur leur qualité de sommeil. Plus inquiétant : 5,5% sont persuadés que leur alimentation affecte directement l’atmosphère de leurs rêves.
Parmi cette dernière catégorie figurent notamment les personnes intolérantes au lactose. En effet, la consommation de produits laitiers chez celles-ci déclenche une série de réactions gastro-intestinales qui perturbent considérablement la qualité du sommeil.
Les troubles digestifs – ballonnements, gaz, inconfort abdominal – créent ainsi un état d’agitation. Cette perturbation physiologique se traduit par une fragmentation du sommeil paradoxal, phase durant laquelle se produisent nos rêves les plus vifs et mémorables.
L’étude révèle par ailleurs des disparités intéressantes entre hommes et femmes. Les femmes se montrant statistiquement plus sujettes aux intolérances alimentaires, aux troubles du sommeil et à la mémorisation vivace des rêves.
Des conseils pour une meilleure hygiène nocturne
À la lumière de ces découvertes, plusieurs recommandations pratiques se dégagent pour optimiser la qualité du sommeil. Il convient d’éviter les produits laitiers dans les trois heures précédant le coucher, surtout pour les personnes sensibles au lactose.
En soirée, mieux vaut privilégier des collations légères et facilement digestibles : fruits, quelques noix ou tisanes apaisantes. Enfin, il est essentiel de développer une conscience accrue des réactions de son organisme aux différents aliments consommés tard dans la journée.
Tore Nielsen, directeur du laboratoire des rêves et cauchemars de l’hôpital Montréal Sacré-Cœur, appelle cependant à la réalisation d’études plus complètes, impliquant des populations diversifiées en termes d’âge, d’origine ethnique, et d’habitudes alimentaires culturelles pour une meilleure lisibilité.